Beach Fossils / Somersault
[Bayonet Records / Differ-ant]

7.5 Note de l'auteur
7.5

Beach Fossils - SomersaultAlors que Beach Fossils avait rapidement été désigné comme l’un des principaux porte-étendards du label Captured Tracks sur la foi d’un premier album (2010) en forme de mignardise revivaliste, le groupe a opté pour l’indépendance totale, puisque Somersault est publié par Bayonet Records, le label fondé par le leader du groupe Dustin Payseur. Cette décision est révélatrice des velléités du trio et se traduit immédiatement dans les compositions. Il a fallu en effet consacré beaucoup de temps pour qu’elles s’enrichissent ainsi – du temps et, a fortiori un beau budget, que les Américains n’ont en revanche pas accordé à la conception de la pochette qui est d’une platitude remarquable (on n’est pas loin du foutage du gueule), préférant passer de longues heures en studio.

Pour la première fois, les chansons sont le fruit d’un travail à trois, quand auparavant, Payseur était le seul à l’écriture. Ainsi, la palette musicale et les ambiances ont significativement évolué. Si Clash The Truth (Captured Tracks – 2013) bandait parfois les muscles, Somersault laisse une large part aux expérimentations et les sonorités sont bien plus riches. On est bien loin du simple trio basse-guitare-batterie initial puisque des cordes, un piano, une flûte, un clavecin et même un saxophone (!!) sont de la partie. Ces apports permettent à Beach Fossils de décliner une relecture contemporaine de l’œuvre de The Byrds et de The Beatles réunis (Saint Ivy ou Closer Everywhere frôlent ainsi l’exercice de style appliqué). C’est beau, bien expédié, terriblement entêtant et le disque compte un nombre de singles potentiels au-dessus de la moyenne (a minima le triumvirat This Year, May 1st et Tangerine avec Rachel Goswell de Slowdive). Heureusement, c’est aussi un brin bizarre parfois, ce qui évite qu’on s’ennuie à la longue grâce à des intrusions un peu saugrenues (le phrasé hip-hop de Cities Aviv sur Rise), des effets de mixage déroutants (Sugar) ou une sorte de hip-pop poisseux à la Why? (Social Jetlag porté par un tandem piano-basse un rythme de traîne-savate). Surtout, les amateurs du groupe iront chercher en fin de parcours le sautillant Down The Line et Be Nothing, véritable morceau de bravoure qui se dévoile au fil des écoutes.

Somersault présente donc toutes les caractéristiques d’un l’album de transition, qui amène à s’interroger sur le futur statut de Beach Fossils : groupe indie-pop (plus ou moins) hype ou futur tête de gondole ?

Tracklist
01. This Year
02. Tangerine
03. Saint Ivy
04. May 1st
05. Rise
06. Sugar
07. Closer Everywhere
08. Social Jetlag
09. Down The Line
10. Be Nothing
11. That’s All For Now
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2 Comments

    1. says: david

      L’album de Beach Fossils est loin d’être totalement dématérialisé. Il existe d’ailleurs plusieurs versions du vinyle. On a le droit d’être déçu par sa pochette blanche. Tout ça n’est qu’une affaire de goût.

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