On les entend déjà tout ceux qui vont pester devant tant de facilité et d’inconsistance. Et ils n’auront pas tout à fait tort : The Hotelier est typiquement le genre de groupes mineurs qui produit des chansons pop-rock qui ne révolutionnent pas le genre – c’est le moins qu’on puisse dire – et ne passeront pas à la postérité.
Oui, d’ailleurs, le clip de Piano Player qui annonce la parution d’un troisième album, Goodness, sur Tiny Engines (sortie en mai), est la belle illustration de ce que fait de mieux la jeunesse américaine middle-class – c’est à dire pas grand chose sauf prendre du bon temps. Du moins, c’est le cliché qu’aime bien nourrir The Hotelier.
Ce groupe est donc indéfendable quand il enchaîne les pantalonnades, les blagues de potaches… et que dire de cette batterie binaire qui tient à elle seule le maigre édifice de cette chanson, troussée comme mille et une autre, avec les mêmes astuces.
Certes. Mais cette mélodie a beau être rachitique, la production taillée pour les college radios (avec des petits effets stéréophoniques convenus), on reprend en chœur, avec un sourire banane jusqu’aux oreilles et on aimerait bien être sur la route pour faire l’andouille avec ces gars. C’est à peu près aussi couillon qu’une bonne chanson de Weezer, Sunny Day Real Estate ou Les Savy Fav’s (liste suggestive et non exhaustive). Il y a fort à parier qu’on aura oublié cette chanson à la prochaine averse, mais ça fait quand même du bien.