Editors n’est peut-être pas perdu pour la cause…

A quelques encablures de leur nouvel album, In Dream, qui sortira le 2 octobre, les Editors (photo : Rahi Rezvani) viennent de révéler le deuxième single tiré de leur nouvel album après Marching Orders, il y a quelques semaines (voir le clip plus bas). Life Is A Fear vient confirmer ce qu’on avait pressenti à l’écoute du titre précédent : Editors n’est peut-être pas perdu pour la cause… du rock indépendant. Après deux, voire trois albums, plutôt bien troussés, le groupe de Tom Smith, leur chanteur et principal animateur, avait manqué le coche avec sa dernière livraison, The Weight of Your Love, qui s’était avérée la pire bouse enregistrée par l’un de nos groupes chouchous depuis une éternité. Après ce ratage qui avait failli les transformer en une sorte de Muse cold wave et avait correspondu au départ de leur guitariste historique, il semblerait que les Editors se soient reconstitués un visage (et une attitude) proche de leurs débuts.

Avec In Dream, et sur le fondement des deux premiers morceaux, on retrouve chez eux un brin de l’attitude crâneuse qu’on aimait chez l’Interpol des débuts, les qualités naturelles de la voix de Tom Smith, réminiscence métissée de Ian Curtis (pour la barytonie) et de Ian Mc Culloch (pour la flambe), et bien sûr des sonorités qui, si elles ont viré un peu plus électro qu’on ne l’aurait souhaité, évoquent le temps béni des années 80. Sur Life Is A Fear, Editors a de faux airs de Depeche Mode avec ce mélange si caractéristique de densité pop et de légèreté électronique. Le morceau, sans être génial, est bien fichu et déploie son climat anxiogène avec un certain talent. Le timbre de Tom Smith se perd parfois un peu trop en voix de tête mais est à des années lumière de cet aspect horripilant, démonstratif et putassier qui nous avait fait détester l’album précédent.

On attendra donc avec (une petite) impatience cette nouvelle livraison en espérant que ce retour aux « basics » sera concluant. A défaut de propulser le groupe dans un ailleurs surprenant et novateur, on aimerait au moins que ce In Dream ramène Editors quelques années en arrière, au temps où un futur modeste, et loin des stades de foot, l’attendait encore.