Équipe de Foot en playlist

Équipe de Foot par Marine TruiteChantal, premier album des footballeurs, devrait recueillir une légitime unanimité lors de sa sortie (le 06 octobre chez Modulor Music). Sonique mais tendre, le duo écrit des chansons d’amoureux avec plein de bruit autour (l’idéal !). Un disque qui ne donne guère envie de gavé déprimé (selon l’expression du groupe)… En attendant, Alex et Mike nous offrent ici une playlist à l’image de leur musique : personnelle, passionnée, érudite et (confirmation) très romantique. On en profitera pour dédier cette playlist au chat décédé de Mike (ainsi qu’au nôtre, disparu cet été alors que l’album qui tournait chez nous en boucle se nommait… Chantal). Le hasard n’existe décidément pas.

Crédit photo : Marine Truite.

The Warlocks – So Paranoid
Alex : Les Warlocks sont une sorte de révélation pour moi. Je les avais vus en 2003 lors de leur passage à Bordeaux et j’avais trouvé ça nul à chier. En 2005, j’achète mon premier ordi, je télécharge Emule et le monde s’ouvre à moi. Les Warlocks sont ma première grosse claque. Un gros son de gratte hyper sensuel, des riffs simples voire simplistes mais toujours justes. Cette approche me parle beaucoup.
So Paranoid est une chanson blindée de reverb dans laquelle j’aime me lover. Pour moi, c’est plus une expérience qu’une simple chanson. Je me rappelle avoir dit à une amie en soirée que je voudrais mourir en écoutant ce morceau.

Klub des Loosers – La fin de l’espèce
Mike : J’étais déjà très fan du Klub des Loosers avant, mais cet album a tout multiplié par mille.
Un ami m’a offert l’album à sa sortie, et il se trouve que c’est la semaine où mon chat est mort. Ça peut paraître con comme ça mais écouter cet album alors que ton chat vient de mourir, c’est vraiment pas une bonne idée. J’ai gavé déprimé.
Cet album est un des meilleurs albums du monde de la vie.
Cette chanson est probablement la meilleure de l’album, c’est un chef-d’œuvre de mélancolie, de violence, d’ironie et de désespoir.
Pour ceux qui ne l’ont jamais entendue, franchement n’hésitez pas, cliquez là dessus, c’est la pétée, vous allez halluciner.
Et embrayez direct sur l’album entier, c’est un pur chef-d’œuvre.
Alex : Entièrement d’accord avec tout ça. A part que mon chat n’était pas mort. Je buvais juste un Coca dans un TGV. J’écoute cet album trois fois par semaine minimum.

Cosmonauts – Party At Sunday
Alex : Les Cosmonauts sont, au même titre que les Warlocks, une sorte de totem pour moi. J’ai certainement choisi le titre le moins représentatif de leur musique mais c’est un morceau idéal pour une soirée en amoureux. Et l’amour c’est important. Éteins la lumière et embrasse ta zouze / ton zouze. Ce morceau fera le reste.

Weezer – El Scorcho
Mike : Pinkerton est un de mes albums préférés, c’est pile le ton et le son impeccable qui me parlent. Un mec qui parle de ses histoires d’amour et de ses complexes en chantant fort et faux sur un son ultra-crado.
À cette époque ces types étaient des génies de spontanéité, ils en avaient rien à foutre de rien, et ça se ressent hyper fort dans l’album.
Avant de se poser la question « qu’est ce qu’il faut faire pour que notre groupe continue de marcher ?  », Rivers Cuomo était complètement égocentrique et entouré d’un groupe de branleurs ultimes, c’était naturel, c’était beau.
Cette chanson (et son clip) sont pour moi un repère intemporel du degré parfait à adopter en musique.

Together Pangea – Offer
Alex : Together Pangea c’est notre claque de 2016 à tous les deux. C’est Nono, notre lighteux, qui nous a fait découvrir ce groupe et ce morceau en particulier. Ça nous a tellement marqué que nous avons tous les deux composé une chanson inspirée par celle-ci dans la foulée. Moi pour Équipe de Foot avec Faking Poetry, Mike pour son groupe Moloch/Monolyth.
Mike : Oui voilà, ça défonce. Leur dernier album vient juste de sortir et c’est très différent, mais ultra cool aussi ! Super groupe !

Brian Jonestown Massacre – It Girl
Alex : Brian Jonestown Massacre est un groupe dont je ne sais plus trop quoi penser mais qui a vu défiler tellement d’artistes que j’aime en son sein (Bobby Hecksher des Warlocks, Peter Hayes de BRMC par exemple) que je ne pouvais pas ne pas en parler.
En plus, c’est en voyant Anton Newcombe chanter que je me suis dit que je pouvais m’autoriser moi aussi à chanter mes chansons. Au moins pour ça, merci Anton.

Death Cab For Cutie – Title and Registration
Mike : Death Cab For Cutie n’est pas loin d’être mon groupe préféré, je les écoute tout le temps. Ça doit faire dix ans que je ne passe pas une semaine sans écouter Death Cab.
Je trouve ça incroyablement touchant, c’est tout le temps hyper beau. C’est une leçon de musique autant qu’une leçon de poésie. Ben Gibbard parle mieux d’amour que n’importe qui sur terre. Si ce mec était un film, ce serait Eternal Sunshine of the Spotless Mind.
C’est un des seuls groupes qui me fait physiquement pleurer des larmes quand je l’écoute.
Ils sont trop souvent réduits à « groupe pour adolescentes américaines », c’est faux, cette remarque c’est du caca, ces types sont des génies.
Cette chanson est tirée d’un de mes albums préférés du groupe, Transatlanticism, qui est rempli de tubes et de talent.

Black Rebel Motorcycle Club – Awake
Alex : Il y a un an, je me suis fait engueulé sur un retour de soirée parce que j’ai eu le malheur de dire que le dernier single de BRMC pour moi c’était du U2. Désolé mais je persiste. N’empêche que BRMC, au début des années 2000, ça a été un truc de ouf pour moi ! Une sorte de libération. Un son, dans mon adolescence bercée de pop, que je n’avais jamais entendu. De la masse, des refrains qui ne t’invitent pas à lever les bras au ciel mais à baisser la tête et à la secouer. Mon entrée dans le rock, certainement.

The Beatles – A Day In The Life
Mike : Les Beatles sont le meilleur groupe du monde de la vie jusqu’à la fin des temps et A Day In The Life est très probablement leur meilleure chanson.
C’est con à dire, tout le monde le sait mais c’est chaud d’avoir plié tout le monde comme ça.
Si la musique était un match, les Beatles auraient gagné 20 – 0
Alex : Pas mieux.

Sufjan Stevens – Fourth of July
Mike : Je ne suis pas fan de toute la discographie de Sufjan Stevens, mais celui-là (Carrie & Lowell) m’a tué complètement, et c’est cette chanson qui a enfoncé le clou.
Je l’ai écoutée par hasard, je ne m’attendais à rien. J’ai fait ma première écoute en lisant les paroles et en me renseignant un peu sur le contexte de l’album, c’était incroyable.
C’est une descente infernale dans le deuil et la culpabilité, l’amour entre une mère et son fils.
La fin de cette chanson et ses « we’re all gonna die » à répétition est magnifique.
Y a une force incroyable dans cet album, dans les moments où le texte devient littéral. Tu passes de moments où le mec parle de dragons et fait des références bibliques à des moments où il t’explique textuellement que sa mère l’a abandonné dans un vidéoclub quand il avait trois ans. C’est ouf.
Alex : Pleurer gavé. GAVÉ.

The Black Angels – Black Grease
Alex : Les Black Angels en 2006 ont fait partie de ces groupes qui m’ont amené à écouter pas mal de rock aux influences psychédéliques ayant émergé au milieu des années 2000 (Dead Meadow, The Warlocks, The Raveonettes puis Holy Wave, Sweet Candys ou Moon Duo). Au final, j’ai l’impression qu’ils ont customisé le psyché et l’ont adapté au rock et à la pop.

Arctic Monkeys – Cornerstone
Mike : J’adore cet album des Arctic Monkeys (en vrai j’adore quasi tous les albums des Arctic Monkeys). Et cette chanson est une superbe ballade de pop hyper belle.
Ce que j’aime vraiment très fort dans ce groupe, en plus des gros tubes, c’est Alex Turner.
Ce type est un parolier de ouf, qui a beau changer de fringues à chaque album et essayer de nous faire croire qu’il est devenu Elvis, ça reste un ado qui ne pense qu’à pécho et à jouer de la gratte.
Je trouve toujours un truc très beau sur la timidité chez lui. Qu’il se cache derrière sa mèche ou derrière ses lunettes de beau gosse, il est tout le temps en train de se cacher, et les seules fois où on le devine c’est dans ses chansons.
Gavé classe.

The Raveonettes – Aly, Walk With Me [Live AUSTIN PSYCH FEST 3]
Alex : Les Raveonettes ont un truc que je trouve fascinant. Je dis souvent qu’ils jouent des chansons de Noël avec le son le plus crade possible. Cette chanson n’en est pas un exemple mais c’est certainement ma préférée du groupe. Je vous mets la version live au festival Austin Psych Fest au Texas parce que c’est / c’était un super festival et que pour l’occasion le guitariste et le bassiste des Black Angels les accompagnent.

Nirvana – Sliver
Mike : Nirvana c’est Nirvana, c’est incroyable tout le temps, je remercie la vie tous les jours de vivre à une époque où on peut écouter Nirvana.
J’aurais pu mettre n’importe quelle chanson, elles défoncent toutes complètement.
La première chose que je me dis quand je bloque sur une compo c’est toujours « qu’est ce que Kurt aurait fait? ». C’est probablement stupide et totalement banal mais j’en suis toujours là…
Je mets Sliver parce que c’est la première à laquelle j’ai pensé et parce qu’elle est géniale comme les autres.
Alex : OUI!

Blur – Essex Dogs
Alex : Ayant grandi dans les années 90, à l’adolescence, j’ai dû choisir mon camp ; ayant de la famille anglaise, j’ai été élevé au sein de la britpop de l’époque. Je suis toujours resté plus ou moins fan de Blur. Je suis même allé les voir à Hyde Park en 2009 pour leur reformation. Fun fact : on voit mon crâne sur le DVD du concert pendant la chanson Trimm Trabb.
Essex Dogs est extrait de l’album éponyme de Blur qui reste pour moi une référence.
Outre le tube Song 2, ce disque possède pas mal de pépites loin de l’image ‘sunshine’ du groupe. Un virage plus rock indé, plus sombre.

Équipe de Foot – EP


Tracklist
01. Fireworks
02. Chantal
03. Because
04. Stammering
05. 29 Octobre
06. Chapka
07. Faking Poetry
08. DMDMDLT
09. Retard
10. Renard
11. The Way You Swim
12. Kind of Strang
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