Flippe ta race de manant avec Chevalien !

Chevalien Heaven YeahParmi les projets les plus croquignolets qu’on connaît et qu’on fréquente depuis quelques années, nous n’avions pas encore eu l’occasion de parler ici du phénomène Chevalien. L’occasion nous en est donnée avec la sortie ces jours ci d’un nouveau clip, Heaven Yeah (assorti d’une croix, qu’on ne sait pas reproduire sur notre clavier), annonciateur d’un mini album baptisé Sunderground et qui sortira en octobre. Chevalien (pour ceux que le nom intrigue) est spécialisé dans les contractions de noms un peu débiles, dont celle qui a consisté pour lui à se baptiser en accolant les mots CHEVALIER et ALIEN. On suppose que le nom de son mini-album relève de cette même veine. Pour notre part, on l’a découvert en 2014 avec son (premier ?) EP, Allrats et ses clips effrayants.

Par delà l’anecdote (plutôt risible), le nom lui-même renvoie à la démarche artistique du bonhomme qui consiste principalement à raconter les aventures d’un chevalier errant, appelé Cvan (là, on n’a pas identifié la source), qui a croisé le diable dans les rues de Montréal. Tout va bien ? Oui, et vous ? Ok, le projet est un peu particulier mais repose sur une esthétique post-gothique, mâtinée de dark hip-hop à la mode Kendrick Lamar rencontre Dälek dans une soirée batcave, qui n’est pas sans qualités. Si l’on ajoute la dimension épique et un brin mystique de l’affaire, Chevalien passerait aussi bien pour la contraction de Maurice Chevalier et de Fou à Lier ou d’un Cheval fougueux et d’un lien (BDSM), en gros un machin formidablement bizarre, un poil terrifiant et plein d’audace. Remarquable showman, Chevalien a aligné, semble-t-il, quelques performances de haute volée sur les festivals et en tournée, ce qui lui a assuré une certaine renommée. Ce jeune Tourangeau (26 ans) est séduisant, incisif et a l’air complètement déjanté. Même si on n’adhère pas complètement à son esthétique sombre et morbide, on peut se laisser séduire par sa musique habitée et crépusculaire ou au moins, voir de quoi ça a l’air. D’aucuns diront que cela n’est pas très mélodique, que le flow est mollasson et que, malgré les atours gothiques et l’attirail noir, cela ressemble aussi peu à  Gravediggaz que ma grand-mère à Marilyn Monroe. Cela n’est pas complètement faux mais on ne va pas se priver d’une quête en costume parce que trois grincheux font les difficiles. Alors, avec ou sans Chevalien, on enfourche Rossinante et on fonce défoncer du démon et du rat d’égout avec notre chauve-souris.

Chevalien sera à l’Astrolabe (Orléans) le 16 septembre et aux Rockomotives (Vendôme) le 26 octobre 2016.

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