Flying Saucer Attack / Instrumentals 2015
[Domino]

Flying Saucer Attack / Instrumentals 2015Il était une fois… Un objet volant déjà identifié. En effet, suite à la réalisation d’une poignée d’albums, David Pearce (Flying Saucer Attack) réapparait soudainement aux commandes d’un cinquième vol traversant quinze paysages instrumentaux passéistes, au bon souvenir de ses chères années 90.

Détails du voyage, embarquement… de Bristol, Angleterre à une destination encore inconnue.
Instrumental 1. Égale à une bande son d’une vieille série Z que ne renierait pas Tim Burton, quinze années d’absence (décidément symbolique) et c’est reparti.
Instrumental 2. Une guitare délicate noyée dans la reverb, à travers un hublot verdâtre, des nuages se désagrègent. Deux papillons virevoltent au gré du vent. Nostalgie ? Qui sait.
Instrumental 3. C’est au tour d’une nuée d’insectes qui s’agglutinent, pour venir s’écraser sur le hublot maintenant rougeoyant. La guitare distordue s’épanouit dans un delay. Neil Young serait-il à bord? Ça se calme dehors, les guitares ou insectes à cordes vibrent à l’unisson. Une accalmie se profile.
Instrumental 4. Un voyant pourpre se met à clignoter en tête de l’aéronef. Vol plané assuré, bien que des trous d’anti-matière nous tiennent en éveil, les courants aériens nous portent. Guitare saturée, on pense au collectif de GY!BE, ou de nouveau à Neil Young qui revisiterait son homme mort. Rêve ou réalité ?
Instrumental 5. Un subtil court intermède s’impose. Guitare cristalline, relâchement musculaire, récupération d’une constitution partielle…
Instrumental 6. Saturation, déflagration… explosion. Une tempête stellaire? A moins que ce ne soit dans la tête… On s’écrase. Crash.
Instrumental 7. Puis vient le deuxième éveil. Plus de mouvement. Les corps sont entassés, inanimés, sans vie. Un trou béant dans la carlingue. Il est temps de se lever. Un orgue fantomatique semble nous appeler. La fin des temps, le jugement dernier ? En se concentrant, on entend… une guitare, un clavier qui essaye de s’exprimer. Rappelez-vous, 1975, la traversée du Rubicon par Tangerine Dream… On y est, la cité Krautrock en pleine gloire. Résurrection ?
Instrumental 8. Toujours cette guitare qui renoue avec la reverb pour une courte marche à travers la désolation d’une planète ensablée et un ciel de plomb.
Instrumental 9. Et déjà, derrière une dune, la cité de verre se dessine. Radieuse, lumineuse aux mille éclats, les insectes guitares claquent avec joie puis s’aèrent. On joue avec les volumes, le son disparait puis revient entre clarté et saturation. La cité se révèle… vide… abandonnée.
Instrumental 10. Il faut repartir. Le climat est lourd. Seul le cliquetis des voies d’aération de bâtiments sans âme et délabrés, accompagné de quelques notes mélancoliques éparpillées conforte notre solitude.
Instrumental 11. Toujours et encore cette guitare… alors s’immisce un clavier psychédélique… à moins que… ce désert ne soit l’Orient ? Celui des vieux livres. On y danse, on rit, la vie s’anime. On s’invite aux festivités.
Instrumental 12. Courte pause religieuse avant un éventuel couché ?
Instrumental 13. La lassitude s’installe. Tout ceci n’était qu’un mirage… L’énergie y est perdue. Sons clairs, reverb, accord, la marche doit reprendre.
Instrumental 14. Sans prévenir, on se sent aspiré, comme happé par cette guitare insecte en mode reverse. Le chemin parcouru depuis l’accident revient en tête. Un nouveau vol est possible. Les insectes ont réalisé la prouesse de réhabiliter l’appareil. Étrange… Flotterait-on tout simplement parmi cette nuée sifflante, à la fois rassurante et apaisante ? Que murmure-t-on dans ce long périple de sept minutes terriennes dans un coma semi-éthilique ?
Instrumental 15. Le « Dead Man » chevauche à guitare tirée au côté des rescapés de Constellation. Serait-ce la fin ? La fin de quoi ? Il est vrai qu’on se sent exalté, exhumé d’une léthargie sans nom. Mais est-on arrivé à destination ?

(Extrait d’un carnet de bord oublié, vol Instrumental 2015)

Malgré ce sentiment de déjà vu, d’un krautrock ou d’un post-rock épuré à son plus simple appareil, une production minimaliste enregistrée à l’ancienne avant l’ère du tout numérique (aux émanations d’une vieille bande analogique), on peut se laisser séduire. Ces instrumentaux agrémentés d’effets hantés par notre passé semblent étonnamment issus d’une autre époque.
Aurait-on redécouvert Instrumentals 2015 lors de nouvelles fouilles archéologiques au pied d’une ruine millénaire dans le désert de notre conscience ?
Si l’inspiration n’est pas vraiment au rendez-vous, laissons l’imagination nous guider et nos méninges se creuser un trou dans une réalité non ordinaire.

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