Fontaine Wallace / Fontaine Wallace
[Microcultures]

Nous n’avons jamais oublié Superflu. Groupe réconfortant de nos années étudiantes, petite voix du cœur qui savait trouver les mots justes, formation éphémère (trois beaux disques et l’au revoir) – comme si les mots de Nicolas Falez constituaient maintenant la bande sonore d’une époque, d’un âge précis.

Écouter ce premier album de Fontaine Wallace (nouveau projet à peine voilé de Nicolas) procure ainsi, inévitablement, un plaisir béat. Car des titres tels que La neige de l’année dernière ou Architecte auraient pu sortir durant les années 90. Également car les textes de Fontaine Wallace se conjuguent presque tous au passé – mais sans verser dans la nostalgie.

Madeleine proustienne ? Un peu. Mais pas que. Car nous retrouvons ici la fraîcheur, l’absence de cynisme et d’ironie qui caractérisaient les albums de Superflu. Les chansons de Fontaine Wallace, parfois délicieusement pop, n’appartiennent guère à l’époque présente – nous souhaiterions pourtant que la plupart des actuels disques français convoquent un quart de l’honnêteté exprimée par Nicolas Falez. Loin de la démonstration, modeste donc humain, Fontaine Wallace ne fait peut-être que passer – brise amicale en pleine décennie égocentrique. Et c’est déjà beaucoup : le temps de dix titres aussi soyeux qu’attendrissants, le soleil fut près de nous.

Fontaine Wallace – Sagittaire