Le retour sans complexe de The Chills, le meilleur groupe néo-zélandais du monde

The Chills - Snow BoundPasser l’automne en compagnie de The Chills est le truc le plus cool qu’on puisse envisager désormais maintenant que les Go-Betweens et les Smiths n’y sont plus. Et c’est une chose qui est redevenue possible depuis le retour du groupe de Martin Philipps il y a trois ans maintenant après quasiment vingt ans d’éclipse. L’album d’alors, Silver Bullets, avait marqué les esprits, reprenant pour ainsi dire les choses là où le groupe les avait laissées. Trois ans plus tard, l’impression d’un talent et d’une inspiration intacts est confirmé par l’écoute des deux premiers morceaux donnés en pâture aux fans que nous sommes et annonciateurs du nouveau LP des Néo-zélandais qui sortira le 14 septembre chez Fire Records.

Snow Bound déboule avec en éclaireur deux morceaux tout à fait convaincants, Complex et Lord of All I Survey, qui témoignent de l’engagement du groupe dans la poursuite des hostilités. Les guitares sont affûtées, puissantes mais toujours subtilement mélodiques et le chant de Philipps (et ses textes) d’une précision millimétrées. La cinquantaine passée, le chanteur, qui est le seul membre historique de ce groupe (un peu) culte formé au début des années 80 et à la production restée longtemps assez confidentielle, continue d’explorer une veine finement sentimentale où se mêlent l’expression d’états d’âme et des prises de position plus politiques. Héritiers du Dunedin Sound, un lointain courant caractéristique de la liaison entre l’esprit insulaire des Néo-zélandais et l’influence punk-rock des années 70 finissantes, les Chills continuent d’explorer un univers qui leur est personnel mais qui touche par son universalité et sa grande intelligence. On espère ainsi beaucoup de cet album qui, s’il se reçoit comme le travail de énièmes papis du rock, est un peu plus que cela : le souvenir d’une histoire d’amour entre un territoire éloigné et un genre, la rencontre des grands espaces, de la poésie et de l’électricité. On n’avait rien écouté d’aussi bien (et d’aussi délicieusement old school) depuis le retour, dans un registre similaire, de The Modern English.

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