Nezumi (& Fox) / Ufocatcha
[Monopsone / Differ-Ant]

Un soir de novembre je reçois ce message : “Tu as un casque ? Tu as 24mn ?”. Ça tombe bien, j’ai tout ça ; du coup le pote m’envoie un lien et je découvre Full Screen, le morceau qui ouvre Ufocatcha, premier album officiel des rennais de Nezumi (& Fox).

Le temps que les mouvements du cœur s’accordent à la rythmique et la voix d’Elsa vient me prendre par la main pour une invitation au voyage. C’est doux, ça enveloppe, à l’instar d’Hope Sandoval sur Asleep From Day des Chemical Brothers (souvenez-vous des pubs Air France réalisées par Michel Gondry).
Et puis ça s’accélère et me voilà transportée dans le clip de Daft Punk, One More Time. Musicalement on est très loin, mais ce sont les images du clip de Matsumoto (créateur d’Albator) qui me viennent en tête et ça n’est pas déconnant lorsqu’on connaît l’attachement de Franck et Elsa pour le Japon.
Le second morceau commencent et je continue de danser sur ma chaise. Scully chope la main de Mulder et l’entraîne dans une course poursuite à travers la forêt de Vancouver : They’re coming to get us, Dave !

Sonateen nous offre une pause de 2:23 pour reprendre notre souffle et on enchaîne déjà avec Haru Desu, morceau pop sautillant qui me téléporte dans le Shinkansen décrit par Haruki Murakami dans L’Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage : les voyageurs qui montent et descendent dans les rames, envahissent les couloirs et les escalators bondés, les paysages qui défilent, le tout en accéléré.

D’ailleurs le morceau suivant, La Force Des Choses, commence et pourrait parfaitement être interprété comme une annonce dans les hauts-parleurs d’une gare japonaise.

Mais on arrive déjà à Anyway, dernière chanson de ce petit bijou au bel écrin conçu par Stéphane Merveille. Les voix d’Elsa et Franck se marient superbement sur ce morceau planant à souhait, qui se termine sur les sons émis par la soucoupe volante qui entraînerait Gillian et Dave vers une vérité, ailleurs.
Post-rock, new-wave, electro-pop japonaise, cette deuxième référence de la collection Microcircuit du label monopsone, subtilement produit par Erik Arnaud est une parfaite alchimie des voix, du clavier et de la basse.
Seulement 24 minutes, mais un grand disque !