Est-il encore possible de faire pousser des fleurs sur les cendres du post-punk ? Les Canadiens de Teenanger répondent par l’affirmatif. Et on y croit. Car ici, au-delà de la fougue réglementaire, au-delà de la précision des accords, il y a un joyeux bordel qui donne envie de ne plus jamais se reposer sur la facilité des étiquettes.
Post-punk, l’album Teenager ? Tel un point d’ancrage, probablement. Mais le groupe brise les carcans, recule les murs, refuse l’abécédaire. Un swing inattendu s’entend parfois, des bribes Sonic Youth permettent aux basses de se décrisper, de chouettes riffs punks (bien basiques) donnent à l’ensemble un sang chaud, un bouillonnement qui manque souvent aux enfants des Buzzcocks. C’est peut-être le propre de l’adolescence éternelle : n’en faire qu’à sa tête, emmerder les chapelles… Musicalement, Teenanger rappelle beaucoup d’autres formations mais façon shaker. Philosophiquement, le quatuor ne cocufie guère les préceptes du punk.
Disque idéal pour un été à la cool : bilieux mais aristo, bravache mais dansant, instinctif et pensé. Une série B comme on les aime.