U.S. Girls / In a Poem Unlimited
[4AD / Beggars]

On ne reconnait plus trop Meg Remy sur ce sixième album d’U.S. Girls. Simplement car l’artiste ne cesse d’évoluer, de chercher de nouveaux enjeux. Jusqu’à l’ouverture totale. Hier encore blafarde, apeurée et hésitante (bien que déjà géniale), la musique d’U.S. Girls, sur In a Poem Unlimited, s’offre un grand saut en avant (sans parachute).

Tête chercheuse, boulimique de sonorités, Meg Remy propose ici un disque qui lui ressemble vraiment. Un disque qui puise naturellement dans l’électro, le jazz, la musique de films, le hip-hop, le swing, la Soul… Trop de références ? Pas chez elle. In a Poem Unlimited surprend, et touche, pour sa parfaite cohérence, sa ligne claire. Cette artiste détient un horizon, une vision globale (et furieusement mélomane) de son art. Car malgré la profusion de styles et de sons, il n’y a aucun gras dans les compositions de la demoiselle, aucun débordement narcissique. Au contraire se perçoit une nécessité, et cette envie d’aller toujours chercher un peu plus loin que soi-même. Une mise en danger que Meg Remy n’appréhende sans doute guère ainsi puisque, chez elle, il y a comme une évidence à redoubler d’ambition, à se frotter à l’inconnu, à se lancer dans un olympique travail architectural.

Beaucoup de grandes chansons sur In a Poem Unlimited (le meilleur album d’U.S. Girls ?). Mais s’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait Rosebud, fusion parfaite entre la rêverie des Chromatics, la Madonna 80’s et un trip-hop ayant soudainement retrouvé sa pureté originelle. Comme on dit : une chanson d’éternité. L’album est à l’avenant.

U.S. Girls – Velvet 4 Sale