Non content de délivrer à intervalles réguliers des albums aussi flamboyants que captivants (huit albums depuis 1996 et nombre de formats courts ou de travaux divers), le collectif Jaga Jazzist laisse toute liberté à ses membres pour s’adonner à de jubilatoires œuvres défouloirs et exutoires ou, tout au contraire, plus intimistes et personnelles.
Ainsi, tout comme précédemment le saxophoniste et compositeur en chef Lars Horntveth, c’est au tour de Bror Forsgren de prendre la poudre d’escampette et de s’avancer sur le devant de la scène.
Habitué des travaux collaboratif façon big band (il joue également dans The Lionheart Brothers et un « supergroupe » d’obédience hardcore, Silence The Foe), Marcus « Bror » Forsgren réalise son premier album, Narcissus via le label Jansen Plateproduksjon (qui restreint son champ d’action aux « artistes norvégiens de différents styles » – ce qui ressemble au postulat d’un Ministère de la Culture).
Un premier album qu’il a composé seul et sur lequel le Norvégien joue lui-même d’une douzaine d’instruments, mais où l’on retrouve beaucoup de ses amis puisqu’une bonne trentaine (!!) de musiciens sont crédités dont tous ceux qui jouent habituellement ou sporadiquement avec Jaga Jazzist.
Dans ces conditions, et comme l’atteste In A Time When God Was One dévoilé dès à présent, le résultat est généreusement orchestré et orchestrale. Selon l’ambition même de son créateur, le disque s’apparenterait à une version symphonique de Scott Walker. C’est effectivement une bonne définition.