Il y est puis plus. Le soleil se cache loin de la Rainy Valley d’Adam Wood et c’est un mal pour un bien, puisque cela permet au chanteur folk rock originaire d’Aurillac de nous revenir avec ce premier extrait de son nouvel EP, Lucky Charm. L’ancien The Elegant Garage Gunners nous fait souvent penser, en un peu moins décisif, à Kris Dane. Il évolue dans les mêmes eaux country folk, avec une apparence de rusticité pastorale mais en même temps une vraie modernité dans le développement des thèmes (western, américains, naturalistes) et le jeu de guitares.
Ce nouveau morceau, Rainy Valley, ne fait pas exception. La voix est presque rétro, nasillarde, mais la chanson qui démarre de façon attendue, va se changer au fur et à mesure en quelque d’assez différent, de plus luxuriant, rebondi et presque jazzy. La seconde moitié du titre est fantasque, richement enluminée et parcourue par une belle énergie qui lorgne vers le funk. Il y a de la dynamite dans cette guitare. Les paroles sont assez inventives et ne renvoient pas simplement à une évocation d’un paysage naturel. Bien au contraire, cette vallée pluvieuse est autant une construction de l’âme qu’elle n’existe sur la carte. Est-ce une image ? Une vision qui hante un enfant ? Une scène un peu triste qui se passerait de l’autre côté de la fenêtre ou tout simplement un refuge ?
Oh Rainy Valley you beast /
You eat my mind like the underbed monster /
Now I’m feeling like a child /
Who lost his mum at the supermarket /
But I won’t go to sleep /
‘Cause you come visit me every night baby /
You’ve been so ugly and weird /
But I can’t get you out my mind /
Who will climb my tower now ? /
Do I really need to find someone ?
Cette Rainy Valley n’est-elle pas tout simplement la tristesse elle-même qui a déferlé avec le départ de la personne aimée ? Une vallée faite de larmes et de désolation. Accompagnée par un vrai groupe augmenté d’une trompette mélancolique, la musique d’Adam Wood ne semble s’être jamais aussi bien/mal portée. On attend la suite avec une impatience curieuse.