On a remis la main par hasard sur ce joyau compilatoire anglais dont on ne se rappelle plus vraiment d’où il nous vient. Cette collection intitulée By Jingo It’s British Rubbish comprend plus de 25 titres incroyables élégants et désuets composés par plusieurs groupes anglais des années 60 dérivés du légendaire Bonzo Dog Doo Dah Band, un groupe d’étudiants en art qui entreprend de parodier les crooners et jazzmen de l’époque, avant d’évoluer vers une franchise plus rock qui enfantera un album encore meilleur (mais où est-il?), The Doughnut in Granny’s Greenhouse.
Le Bonzo Dog Doo Dah Band se produit à la télé dans un show qu’il partage avec de futurs membres des Monty Python mais on s’en fout. Ce qui compte c’est que la musique est merveilleuse et le chant incroyable, anticipant de plus de 25 ans ce que Neil Hannon de Divine Comedy s’évertuera à faire ensuite. Avant eux et que l’on retrouve aussi massivement sur cette compilation, il y a eu les Temperance Seven, un autre groupe d’essence parodique ou rigolo d’une bonne dizaine de membres qui opère dans un registre surréaliste similaire et croisera la route de Peter Sellers sur un morceau, malheureusement absent ici. Les Temperance Seven ont eux-mêmes été précédés par The Alberts, le troisième grand groupe qui émarge sur cette collection de « conneries anglaises ». Les Alberts sont organisés autour de 2 frères, les Gray, et de Bruce Lacey, un excentrique auquel le réalisateur Ken Russell a consacré un petit film et qu’on retrouve dans le film Help! des Beatles. Lacey a fabriqué à l’époque plusieurs installations avec des robots musiciens ou des simulateurs de sexe qui eurent beaucoup de succès.
Cette compilation est un eden de nostalgie et de fantaisie, un peu burlesque, un peu romantique, qui ravira ce qui se font une certaine idée de la liberté made in England. C’est vintage, oui, mais aussi réjouissant, pétillant et incroyablement poétique.
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