Les Instantanés d’Imara #12- Devo à New York

Devo par Imara

Alors non, Sun Burns Out ne peut pas (encore) se permettre de faire ce que même Rock & Folk ne fait plus: envoyer ses contributeurs à l’étranger pour couvrir des concerts. C’est dans le cadre de vacances en famille (longuement économisées) à New York, que j’ai la chance de voir Devo en concert. En ce brumeux 6 mai, la bruine et le brouillard s’abattant sur les bâtiments de briques et les ateliers désaffectés de Brooklyn évoquent le cadre grisâtre et industriel dans lequel Devo a vu le jour il y a de cela cinq décennies.

Les punks nerds d’Akron, Ohio se sont produits ce mardi pour leurs cinquante ans de carrière dans la somptueuse salle du Brooklyn Paramount.

Un petit film est projeté en guise d’introduction, nous montrant un condensé de la créativité du groupe et de leur imagerie rétro-futuriste parodique. Puis apparaissent sur scène Mark Mothersbaugh et Gerald Cazale. Dès lors, les classiques s’enchaînent sans temps mort, nous avons droit à un véritable best-of allant à 100 à l’heure. En premier lieu, leur période synthétique du début des années 80: Going under, Girl you want, Whip it…En ce début de set, Devo sonne comme un croisement entre Kraftwerk et Sparks.

Les différentes périodes de leur carrière sont symbolisées par des changements de tenue: et dès qu’ils arborent leur fameuses combinaisons jaunes, c’est l’enthousiasme général: Ainsi se succèdent Uncontrollable Urge, leur géniale reprise futuriste de Satisfaction (la meilleure version de ce standard, comme chacun le sait), puis Secret Agent Man, la cultissime Mongoloid et Jocko Homo, avec son cri de ralliement: “We are Devo !” ou encore Gut Feeling. Un déluge de décibels et de distorsions jaillit lorsqu’ils jouent Smart Patrol/Mr. DNA, avant de conclure par l’ironique Beautiful World sur un discours de leur mascotte Booji Boy. Je chipote sans doute, mais Social Fool et Come Back Jonee n’auraient pas été de trop.

Toutefois Devo ont tout de même livré ce soir un excellent concert, nous confirmant la pertinence et l’originalité de leur musique, dont la modernité et le propos reste encore d’actualité, et l’est même plus que dans les années 70.

Dans la vie, il vaut mieux être un mongoloid qu’un social fool.

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