Cette année, Matthieu Malon n’écrit pas de musique, mais en joue beaucoup. Dans quelques jours, son quintette ouvrira l’édition 2024 du festival orléanais Hop Pop Hop. Puis rejoindra le Festival Outsiders à Paris en octobre.
Le musicien orléanais ne compose pas de musique, néanmoins son actualité de rentrée reste tout de même assez vive : le clip de La nuit ne nous suffit pas, plage 6 de Bancal, sixième album enregistré sous sa bannière, vient de sortir (voir ci-dessus). Il participe également à un tribute consacré à Mendelson (sa reprise est à découvrir en bas de page) et produit par Ada. Il empoignera très prochainement sa basse pour quelques concerts avec ses camarades d’Have The Moskovik
Avant son show au Campo Santo, on a souhaité prendre quelques nouvelles et évoquer son rapport à HPH…
Tu vas jouer pour la première fois à Hop Pop Hop. Abordes-tu ce concert comme tous les précédents ?
Oui pas de trac pour l’instant, ce sera ma 2e fois au Campo Santo, j’ai joué pendant la période covid sur une petite scène dans ce lieu, il n’y avait pas grand monde, j’espère un peu plus ce coup-ci !
Après c’est pas évident d’ouvrir un festival comme ça, l’ambiance n’est pas encore en place, on essuie les plâtres mais ça devrait bien se passer.
Est-ce que ce concert ressemblera à celui du 17 mai dernier à l’Astrolabe (Orléans) ?
Oui, j’ai monté le groupe autour du nouvel album. Ça faisait 8 ans que je jouais solo avec juste mon iPad et ma guitare, j’en avais assez et ce disque se prête bien à une déclinaison en groupe. Du coup, ce lineup devait être éphémère, juste pour la date du 17 mai dernier et on avait décidé de jouer le dernier album dans l’ordre. à Hop Pop Hop on renouvelle l’expérience et c’est chouette !
Ton groupe est notamment composé des deux membres de Grife. Comment s’est faite la connexion entre toi et le duo ?
J’ai rencontré Diane Borderieux à la Ruche en scène, je connaissais déjà son album solo qui est sorti chez la Souterraine et je l’aime beaucoup. Je m’étais toujours dit que sa voix pourrait bien coller avec la mienne.
On s’est bien entendu puis j’ai vu le projet Grife en concert et ça m’a convaincu que je devais lui proposer un truc. Elle est venue faire les chœurs sur 3 morceaux de l’album, du coup quand le projet de live s’est monté, c’était tout naturel de lui proposer de participer, j’avais déjà le batteur (David Fakenahm) et le guitariste (Sébastien Gautron), il me manquait quelqu’un à la basse et Diane a dit qu’on devrait proposer à Tori (Victoria James Geiseler, l’autre membre de Grife), et voilà c’était parti. C’est simple des fois, en fait !
Tu es un festivalier fidèle au rendez-vous Orléanais. Qu’est-ce qui te séduit chez lui ?
Je suivais déjà le Barathon, les tournées bistrophoniques (l’ancêtre de Hop Pop Hop), c’est une suite naturelle, j’adore l’idée que ça se passe dans des lieux pas forcément habituels et en plein centre ville.
Je sens ma ville renaitre un peu pendant deux jours. Bon, depuis le covid, l’ADN du festival est un peu perdu et j’ai peur que la marche arrière ne soit plus possible (le festival grossit) mais c’est un lieu formidable de découverte.
Il y a vraiment une ambiance à part, rien à voir avec les festivals d’été.
As-tu repéré des groupes et des artistes à suivre impérativement durant cette édition ?
Je suis fan de RVG (un des meilleurs disques de l’an passé) donc hâte de les voir sur scène. Aussi Geysir dont j’adore toujours le travail depuis le début. Et puis très envie de voir la hype Fat Dog, Enola Gay et Loverman.
2024 est une année au cours de laquelle tu as mis en sommeil toute ton activité de composition et d’écriture. Ton domicile est aussi ton espace de création.
Est-ce compliqué de vivre cette pause, avec tous tes instruments et toutes tes machines à portée de main ?
Je les regarde mais je n’allume rien. Bon je répète, je fais des concerts, l’activité musicale n’est pas à zéro mais c’est vrai que ça fait bizarre mais c’est en même temps très agréable, je me sens plus léger.
Et puis emmagasine des choses. J’avoue que depuis quelques semaines, j’échafaude un peu la suite, j’ai des envies, un septième album en français et je discute aussi d’un nouvel album avec les compères de Breaking The Wave. Mais je crois que je tiendrai jusqu’à janvier avant de me mettre à écrire vraiment.
Comment vis-tu la présence actuelle de l’intelligence artificielle ? Crois-tu comme Nick Cave que les IA sauront « produire des choses aussi bonnes, voire meilleures, que ce que peut réaliser être humain après des années d’introspection, d’expérience, de vécu, de répétition, de doute et d’erreurs ? »
Je l’ai utilisée pas mal ces derniers mois, pour laudanum (musique, vidéos) et même pour bancal (un clip). J’ai aussi détourné la pochette de l’album grâce à une appli IA sur le net. Ça donne des choses chouettes, je réfléchis encore comment je vais utiliser ça dans les prochains mois. Je n’en ai pas peur, il faut savoir l’utiliser mais rien ne remplacera jamais un cerveau humain, Skynet c’est pas encore pour tout de suite quand même (rire).
Tu n’écris pas de chansons actuellement, néanmoins tu as, en cette rentrée, une actualité riche. Tu viens de sortir un nouveau clip (La nuit ne nous suffit pas) et de contribuer à un tribute à Mendelson.
Est-ce que d’autres moments musicaux surviendront d’ici la fin d’année ?
J’ai une reprise de Depeche Mode sur le feu pour Ada mais ce n’est pas bien avancé, je reprendrai en janvier.
Il y aura quelques concerts d’ici décembre et notamment le festival Outsiders que vous organisez en octobre à Paris. On a la joie de jouer le 3e soir avec Luke Haines, hâte d’y être (et je serai présent les 3 soirs au festival, la programmation est superbe). J’ai aussi 3 dates à venir avec Have The Moskovik (Orléans, Felletin et Tours).
Tu écoutes toujours beaucoup de musiques. Quels sont les 3 albums parus cette année qui pourraient rejoindre ton top final ?
Difficile de n’en garder que 3 en septembre… l’année est déjà bien entamée, alors les 3 plus importants pour moi sont pour le moment sans doute : Brûlée de Cabane, How Will I Live Without a Body? de Loma et Lives Outgrown de Beth Gibbons.
Il y a de superbes disques cette année mais étonnamment très peu en français, je trouve ça triste et étonnant.
Matthieu montera sur scène vendredi 13 à 18h15.
Matthieu Malon – Bancal
Matthieu Malon – Marie Hélène, reprise de Mendelson
Visuel : Hop Pop Hop