Meryl Streek, homme de l’année : charge héroïque & colère froide

Meryl Streek interview
A d’autres époques, on aurait présenté Meryl Streek, de son vrai nom Dave Mulvaney, comme le porte-parole d’une (autre) génération perdue. Ce genre de métaphores ne se fait plus beaucoup parce que la musique a perdu de son influence. Et il n’est pas certain que les fans de musique indé se soucient aujourd’hui beaucoup du contenu politique de la musique qu’ils écoutent. Pas sûr de fait que grand monde se soucie beaucoup de politique tout court, même si la politique se soucie de tout le monde et plus particulièrement des gens pauvres et supposément dangereux, dont le comportement régulier conteste l’ordre établi. L’époque privilégie le fun et Meryl Streek est tout sauf fun. Du haut de ses deux albums, l’homme a déjà écrit plus de punchlines et de charges diaboliques contre les propriétaires terriens ou immobiliers, les politicards, les bandits de la haute société que ne le feraient Jason Williamson et Mark E. Smith dans une orgie de speed et de thé qui durerait une bonne quinzaine de jours. Songs for the Deceased, son dernier album, est fascinant, hypnotique. Il rendrait vert de jalousie et de regret n’importe quel (mauvais) journaliste. Meryl Streek met sur la table des scandales sociaux, des scandales judiciaires ou politiques et se coltine des sujets aussi sensibles que la crise du logement en Irlande ou d’autres trucs qui marchent aussi bien/mal. Mais le chanteur ne se réduit pas à son contenu politique : c’est un parolier remarquable et un musicien surprenant qui délivre avec ce disque une sorte de spoken word punk, teinté de folk irlandais et de guitares garage.
Songs for the Deceased est l’un des disques les plus forts qu’on a écoutés cette année. C’est un disque de rock, qui remue mais qui est aussi écrit avec esprit, avec les tripes et le cœur. Il faut que ce disque s’écoute et se partage. Que son message soit véhiculé et entendu de tous. Depuis If This Is Life jusqu’à Paddy, ce disque est taillé dans l’émotion pure et l’énergie sauvage pour rugir dans le monde d’aujourd’hui. La colère est énergie, chantait Lydon. Meryl Streek est son/notre prophète. 

Votre deuxième album, Songs for The Deceased, est sorti il y a quelques semaines. Est-ce que vous en attendez quelque chose de particulier en termes de carrière : la confirmation que vous avez réalisé quelque chose d’artistiquement abouti ou une façon d’agrandir votre audience ?

Je n’attends jamais rien de ce genre. Je prends les projets comme ils viennent. Et je travaille déjà à mon troisième album. J’ai déjà l’esprit tourné vers le futur. Avec quelques coups d’avance.

Les premières critiques sont très positives et méritées. Est-ce que cela vous rend plus sûr de vous pour la suite ?

Lire des critiques élogieuses quand on sort un disque, oui, ça met plus à l’aise pour la suite. C’est plus cool pour écrire à nouveau et composer encore plus de musique mais ça n’enlève pas la pression qu’on aura au moment de sortir un nouveau disque, ce fond d’anxiété qui accompagne la livraison.

Vous aviez composé, écrit, joué le premier album tout seul. Cette fois, il y a pas mal d’amis de passage, des gens célèbres et d’autres. C’est quelque chose qui était prévu sur ce projet ou vous avez juste saisi les opportunités ?

C’est arrivé naturellement pour ce deuxième disque. En fait, je me suis autorisé à demander à plus d’amis de venir jouer avec moi sur les morceaux. Et je crois que j’en ai aussi tiré du bénéfice. Travailler avec d’autres, avec l’idée de s’écouter, de faire des choses et d’enregistrer des morceaux ensemble, c’est très positif. Et c’est aussi plus sympa, tout en relevant du défi.

Il  y a notamment Cal Graham du groupe The Chisel sur la chanson Dogs. J’aime comment il arrive sur le morceau et comme vous faites sonner à l’arrière-plan cette sorte de trip-hop. C’est puissant et ça symbolise bien votre disque : quelque chose de très politique, de très fort mais aussi de mélodieux et d’émouvant. Comment vous vous êtes rencontrés avec Cal ?

Hé bien c’était l’idée aussi, d’avoir ces personnes qui venaient et de les mettre dans des contextes qui n’étaient pas nécessairement leur univers musical, leur environnement habituels. C’est le cas aussi pour Kingsley de Benefits. Pas de relation particulière au départ mais un échange via un ami commun et puis finalement un amour mutuel pour nos projets réciproques.

On peut citer Olivier Ackerman de A Place To Bury Strangers. C’est fantastique ce qu’il fait sur Murder. C’est une chanson particulière sur le disque avec un vrai esprit irlandais. Vous pouvez nous parler de ce que ça raconte ? C’est triste et vous amenez cette figure de la mère qui se bat pour son fils. Comment vous avez amené Ackerman à jouer sur la chanson ?

C’est l’histoire d’un travailleur polonais qui a été tué en Irlande, il y a un certain nombre d’années en arrière, sans aucune raison. Il a été tué par un groupe de voyous irlandais. Pour rien. C’est vraiment une histoire très triste, il ne demandait rien. Et malheureusement il y a des milliers d’histoires similaires. Oliver était très content de pouvoir jouer de la guitare sur ce titre pour moi.

Le disque évoque ce qu’on appelle en France des « faits divers ». Il n’y a pas de vraie traduction du terme en anglais. C’est autour de cette notion que se sont écrits beaucoup de livres réalistes du XIXème siècle notamment. Zola, Balzac, Flaubert…. Cela donne l’occasion de vraies études de société. Votre approche me fait penser à ça. Vous faites plus que dénoncer.  Vous racontez la souffrance, l’injustice à l’œuvre dans la société irlandaise. Ce n’est pas seulement punk, c’est du vrai journalisme augmenté. Un spoken word littéraire. Du rap punk social… Vous appelleriez ça comment ?

Je n’ai aucune idée de comment on peut appeler ça. J’aime bien ce qui relève en anglais des « true crimes » et je m’intéresse aux documentaires, tout ça. C’est pour ça que j’ai eu envie d’écrire des chansons sur ces vraies affaires, et en musique évidemment. Peut-être qu’on pourrait dire que c’est du Spoken Word Punk, oui, ça pourrait être ça.

Vous avez des références rock précises qui vous influencent ? Certains ont parlé des Sleaford Mods mais vous me rappelez aussi Mark E Smith de The Fall. Et puis la manière de chanter évoquer celle de Dave Scouse, du groupe irlandais A House.. qui vous est sûrement familier aussi ? Des influences rap ? D’où vient ce que vous faites ? Cette formule qui consiste à mêler des charges verbales très rapides et violentes et cette musique rythmée ?

Mon but était de me détacher de ce que font les autres et de sonner différemment. Initialement, je ne pensais pas ajouter des paroles et du chant sur ce que je composais. J’avais comme intention de faire des musiques instrumentales. En fait, je n’avais jamais utilisé ma voix avant de travailler sur Meryl Streek. Quand je m’y suis mis, c’était très difficile, très stressant nerveusement. Sleaford Mods a été une vraie grosse influence quand j’ai lancé le projet. Et il y avait aussi un groupe irlandais qui s’appelle Burn Out. Et puis très vite c’est la société et tout ce qu’elle véhicule qui a été mon influence première. C’est de là dont je viens.

Parlez nous de votre première chanson ? Vous aviez quel âge ?

La première chanson que j’ai écrite et chantée, c’était False Apologies. J’avais… 32 ans…. ahah

En tant qu’ancien batteur, est-ce que vous conservez un goût particulier pour les rythmes ? Comment vous écrivez d’ailleurs ? Vous avez un rythme, quelque chose ou vous partez du sujet, du texte ?

Je commence avec le rythme, batterie, basse. C’est le socle, la fondation et ensuite je travaille autour de ça. Et d’autres fois ou en même temps, il y a quelques idées comme ça, ou un plan, que je développe et duquel je peux repartir.

Je ne voulais pas spécialement parler de ça mais j’évoquais tout à l’heure la référence au groupe A House que j’adorais quand j’étais ado. A cette époque, votre père qui est mort un peu plus tard jouait dans un groupe devenu un peu culte mais qui n’a pas duré si longtemps, Guernica. Ce groupe a enregistré un unique album qui n’est jamais sorti, Duke Street. Vous avez travaillé à sortir ce disque. C’est pour bientôt ?

L’album du groupe de mon père est en train d’être pressé, juste là, comme on se parle. Et il sera en vente au début de l’année prochaine. Je vais en parler en ligne, très bientôt. C’est un événement.

Je remonte encore dans le temps. Est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous êtes venu à la musique. C’était au Canada c’est ça ? J’ignore à peu près tout de votre histoire avant… et pourquoi le Canada d’ailleurs ?

Je me suis mis à jouer de la batterie dans des groupes dès l’âge de 15 ans et j’ai fait ça toute ma vie. Enfin, jusqu’à Meryl Streek. J’ai commencé en Irlande et de fil en aiguille, je me suis retrouvé au Canada avec un projet. A Vancouver. J’ai fait de nombreuses tournées avec des groupes différents et ça a été une bonne période dans l’ensemble jusqu’au moment où j’ai ressenti le besoin d’avoir mon projet à moi et de mener mon propre chemin. C’est à ce moment-là que je me suis pris en mains pour faire ce que j’avais à faire.

Vous mettez en avant la notion de libre expression et incitez les gens à agir et à prendre en main leur destinée. Fine Jail est impressionnante. Counting Sheeps évoque un sujet similaire. Ce sont des chansons chargées de colère et qui en appellent à l’action, à la révolte. « What you do today will always be important. ». J’aime cette phrase qui est pure et très simple. Est-ce que vous considérez que votre art est révolutionnaire ?

Je considère mon art comme n’étant rien du tout. J’utilise ce que je fais en tant qu’arme parce que c’est tout ce que nous avons en notre possession. C’est tout ce qu’il nous et me reste. Les politiciens et les partis politiques dont je parle paient pour qu’on enjolive les nouvelles. Ils paient des types des relations publiques et tout cela crée une situation d’injustice majeure sur tous les sujets, et celui de l’information au premier chef. Il n’y a que dans ma musique qui vous accédez à une sorte de vérité.

Est-ce que vous pensez que la plupart des gens sont prêts pour ce genre de harangue, ces textes très politiques et qui parlent si directement. Votre chanson Bertie (au sujet de Bertie Ahern, leader du Fianna Fail, maire de Dublin et ministre à de nombreuses reprises) est un joyau mais aussi un brûlot hyper violent…. Certains déplorent la violence en politique. Est-ce qu’on peut vous reprocher d’utiliser un ton violent ?

Personne n’a jamais dit ça de moi. C’est simple : si vous pensez ça, si ça vous offense, n’écoutez pas. C’est un disque punk et il porte la colère qu’il doit porter. C’est ainsi et pas autrement. Bertie Ahern est un foutu gangster intégral qui mérite le pire du pire. Choisissez votre camp à partir de ça.

L’argument de la violence est souvent un cache sexe pour occulter la vraie violence qui est celle de la société de classe et ses conséquences (le chômage, la pauvreté, l’exploitation). L’album comme le précédent est une attaque ciblée contre les politiques, les propriétaires industriels, terrains et ces gens qui mènent le jeu selon vous. Ce sont eux la cible ? Ce sont eux les responsables ? Vous vous sentez obligé d’y aller ainsi ?

Oui, bien sûr. C’est une nécessité. C’est le but du jeu. Y aller fort. Par pure nécessité.

Vous avez déjà adhéré à un parti, milité ? Est-ce que c’est quelque chose que vous envisageriez ?

Non, pas du tout. C’est quelque chose qui ne m’intéresse pas.

Est-ce que vous vivez de votre musique aujourd’hui ? Comment vivez vous ?

Je travaille exclusivement sur ma musique. J’ai donné tellement de concerts et tellement tourné toutes ces années. Ca n’est pas simple. Pas simple. Mais ça marche dans l’ensemble alors je continue.

La chanson The Stardust est exceptionnelle. C’est une affaire que je ne connaissais pas du tout et qui symbolise un peu tout ce qui ne marche pas dans votre pays. Dysfonctionnement judiciaire. Triomphe de l’intérêt du plus fort. Ignorance et mépris des victimes. Vous pensez qu’on peut s’enfoncer plus bas ?

Je vis à Dublin, dans les environs où cette affaire s’est passée. Et je peux vous dire que ce n’est pas si difficile d’imaginer qu’on puisse aller encore plus mal, plus profond quand on a devant les yeux tout ce qui se passe ici, jour après jour.

 Sur ce disque, la musique semble plus sophistiquée que sur le précédent. Il y a du rock, des samples de nouveau, des éléments de folk irlandais, etc. Le son est plus riche. Vous avez travaillé différemment ?

Il y a sans doute eu plus de travail et plus de temps passés sur ce deuxième album. Et puis sans doute est-ce que j’étais aussi un peu plus confiant parce que j’étais déjà passé par l’expérience du premier album. Alors, oui.

Il y a assez peu d’amours dans vos chansons. Peu de romance ou de romantisme. Est-ce que vous pourriez écrire une chanson d’amour ? Pas sur un oncle comme Paddy, une chanson d’amour…

Il y a des chansons d’amour sur ce disque. Mais elles ne sont sûrement pas si évidentes pour les étrangers et pour ceux qui attendent des chansons d’amour stéréotypées. Cherchez mieux.

Quelle est la chanson que vous préférez chanter sur scène ? La chanson dont vous êtes le plus fier ?

J’aime beaucoup interpréter Gambling Death et aussi By One’s Own Hand en ce moment. Ce sont deux chansons qui rendent les concerts plus funs.

Depuis notre dernier échange, Donald Trump a été élu président… Qu’en pensez-vous ? Certains diront que ça disqualifie la démocratie. Est-ce que vous pensez qu’il y aura des conséquences sur la politique irlandaise ?

Évidemment je n’aime pas du tout mais pas du tout Donald Trump. Son élection ne pourra avoir que des conséquences négatives sur les politiques pratiquées en Irlande, oui.

Vous venez de boucler la première partie d’une tournée anglaise. C’était comment ? Qu’est-ce que vous faites le soir entre deux concerts ? Vous faites la fête ou vous rentrez direct à l’hôtel ?

Je ne fais pas la fête. Je rentre à l’hôtel et je regarde la télé, défoncé ou alors je bosse sur des morceaux.

Vous montez sur scène tout seul. Cela ne vous dirait pas d’être accompagné par un groupe ? Ne serait-ce que pour avoir un peu de compagnie ?

Je préfère ma propre compagnie ces derniers temps. C’est pour cette raison que je suis un one man band.

Je termine souvent les interviews en demandant quelques recommandations musicales ou de lecture. Qu’est-ce que vous écoutez dans le bus en tournée ?

J’ai écouté pas mal Nada Surf, Kneecap, Other Half, Bruise Control, The Chisel, Aerial Salad, Witchfever, Benefits, pour ne citer que ceux-là.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour Noël ? A quoi va ressembler votre soirée de Noël ?

Je suis plutôt famille et je n’ai qu’un seul souhait : que les fêtes se passent bien…

Man of the year – Meryl Streek, anger is an energy

Meryl Streek interview
At other times, people would have said this guy could be the spokesperson of a whole (another) lost generation. We’ve seen and read this before and again but we dont use those metaphors no more. Music has probably lost a lot of its power of influence. And we are not sure indie fans care that much about any political content these days. We are not sure anyone cares that much about politics, though politics do care about people and specially when they are poor and supposed to be dangerous or disrespectful against social order.
The era is fun and Meryl Streek is absolutely not. The man, real name Dave Mulvaney, is only 2 LPs into his music but has delivered in a few dozen songs more (verbal) punches in the face and diabolical rants against landlords, policitians, higher-class abusers than Jason Williamson and Mark E. Smith during a whole 24hr-tea-and-speed  party. Songs for The Deceased  is a mesmerizing, fascinating LP. It could turn any (bad) journalist pale. Meryl Streek brings social, police or justice scandals all over the place as he also tackles sensitive subjects as Irish housing crisis and other highly emblematic dysfunctional topics. Meryl Streek is not only political : he is a remarkable lyricist and a suprising musician who delivers with this LP a powerful and inspired punk spoken word tinged with Irish folk, indie guitars and garage.

Songs for the Deceased is one of the strongest records we’ve got this year. It rocks and is written with wit, guts and soul. Let this be known : if this is music, we do want it ! From This Is Life to Paddy, this is pure feeling and raw power for the modern world. Anger is an energy. 

The LP Songs For The Deceased is out for a few weeks. Do you expect something precise from it ? I mean as an artist : the confirmation you are doing something which is important or simply to have a wider audience?

I never expect anything with this project I take it as it comes. I’m already working on a third album so my mind is always a few steps ahead.

First reviews seem to be great and well deserved ! Does itmake you more comfortable with what you’ve done or are you beyond things like recognition or commercial success ?

Seeing the great reviews coming back make me more comfortable with having new music out but it can be anxious moments leading up to it coming out.

Your first LP was something you’d made on your own mostly. This time, there is a few friends visiting and a few famous ones. Was it something you had planned when you started the project or did you take opportunities ? 

It happened naturally with this second record that I decided to ask some more friends to play on tracks with me. It was also more to benefit me and get working with other people in a mixing and recording way. It was fun and added a challenge to it.

There is Cal Graham from The Chisel on Dogs, for example. I love how he comes in in the song and the almost trip-hop music in the back. It is a very powerfulsong which symbolizes to me what we get here : something very political, very strong but also melodiousand full of emotion. How did you meet with Cal Graham ? What was the connexion between you two ? 

Well that’s the idea it was cool to see people playing on something that wasn’t their normal sound or approach also including Kingsley from benefits. There was no connection really just some mutual friends and a mutual love for each others projects.

There is also Olivier Ackerman from a Place To Bury Strangers. His playing on Murder is quite fantastic. It is a very peculiar song on the LP. With a true Irish feeling. Can you tell us about the story of this guy ? It is a very sad song and you bring the very strong figure of the mother who is fighting for his son. How did you get Ackerman to play on this one. 

It’s about a polish worker being murdered here in Ireland many years back for absolutely no reason by a group of thugs it was a sad case and unfortunately just one of thousands. Oliver was only happy to lay his guitar parts on it for me.

General theme of the LP is what we call in France « faits divers ». There is no real translation about this notion. « News item »/ « Human interest stories ». It was round those « faits divers » most famous french realistic writersin the XIXème century such as Zola, Balzac or Flaubert would write full novels. It was a way to study society, social class system and point how unfair their era was. Your approach makes me think about those ones. You are doing more than denuncing, you are documenting all the pain and injustice in nowadays Irish society. It is more than punk, it is expanded journalism (!), spoken word literature… How would you call your music ? Social rap punk…. ?  

I’ve no idea how I’d describe it, I do love true crime tho and I like documentaries so it’s why I’ve probably ended up making cases through music. Maybe spoken word punk could be a good way to describe it.

Have you got precise rock references in what you do ? People have quite often brought the Sleaford Mods reference but you sometime remind me of Mark E Smith from The Fall. The flow reminds me also of Dave Scousefrom A House, which is maybe closer to you and yourhistory ? Maybe rap influences also ? Where does your art come from ? When you’ve stepped for a solo career, did you get the right « formula » (the singing, the ranting, the music) straight away. 

I stepped away from other music and just wanted to do something different it was never a plan to have vocals on this music, it was meant to be just instrumental music. I’d never used my voice before so it was nerve wrecking at first. sleaford mods were a big influence on the idea of the project and also an Irish group called burnt out. But mainly society itself was the influence.

Can you tell us of the first song you wrote and sang ? How old were you ?

The first song I wrote and sang was False Apologies and I was 32, haha.

As a former drummer, have you got a special taste for rythms ? What’s your songwriting routine ? Do you startby finding an interesting beat or rythm or do yousometime come with the text or subject first ? 

I start with drums and bass and the foundation and work around that. I’ll also come up with ideas and make a plan before I start again.

I didn’t intend to talk about this but, as i was bringing the A House reference (a band i’ve loved as a teenager), isthere any news about the Duke Street lost Guernica LP? 

My dads bands records are being pressed right now as we speak so they’ll be on sale early next year sometime. I’ll update the news online very soon!

Sorry about that, you may not want to come back so far in the past. Can you tell us how you’ve started playingmusic. Was it in Canada ? And sorry i am ignorant about this, why Canada ?

I was a drummer for bands my whole life since the age of 15. Starting in Ireland and ending in Vancouver Canada. I toured quite a lot over the years with different bands and had my time with it. I needed to do my own project and take it where it needed to go by myself.

You insist on free speech and the way people should actand take hand of their destiny. Fine Jail is impressive. Countring Sheep deals with a similar thing. It is full anger and also an inducement to act and protest. « Whatyou do today will always be important ». I like that line as it is so pure and simple. Do you consider your art revolutionnary ? 

I don’t consider my art to be anything really. I use art as a weapon because it’s all we got anymore. These politicians and political party’s are paying for positive news and PR which makes it very unfair overall across the board. You’ll only hear the truth on my music.

Do you think most people are ready to receive such a political way of speaking/singing ? Bertie is a gem and something very violent at the same time. Some people deplore how violence is used in politics (we’ve seen thatwith the Trump/Harris campaign in the US). What wouldyou think of people reproaching you for being tooviolent ? 

Nobody has said that about me. But it’s simple I’d they do don’t listen to it if it offends you. It’s a punk record and it’ll be as angry as it is. Bertie Ahern is a complete gangster who deserves nothing but the worst so pick your side.

The violence argument is to me always a « cache sex »to ignore the reality of the social classes system and the real violence it brings (unemployement, poverty, etc). The LP like the previous one is an attack againstpoliticians, landlords and people who rule the game. That’s the target for you ? That’s where the responsabilities are ? Is it necessary to sing about this like you do ?

That’s the aim of the game of course it’s necessary.

Have you ever been involved with a political party or cause ? is it something you would consider sometime ? 

No it doesn’t interest me.

What’s your everyday life condition today ? Do youmanage to live on your music now ? Or do you need to work aside ? 

I work on my music as I’ve been touring and gigging so much it’s not easy but it’s working.

I love the last song The Stardust. It is a case i didntknow about but which symbolizes maybe what goeswrong in your country. Dysfunctional justice. Defense of the interests of the wealthiest, ignorance and despise for victims. How is it possible to delve so low ? 

I live around Dublin and in the area it happened so it’s not that hard to delve so low when you’re reminded of it everyday anyway.

Music sounds more sophisticated here than it was on the previous LP. There are rock sounds, samples, folk music elements. It sounds richer. Did you work differently ? 

There was more time and work out into this second record and I guess I was more comfortable with doing another album as the first was my first ever.

There is no love interest in your songs. No romance. Could you write a love song some day ? What’s yourfavorite lovesong by the way ? 

There’s love songs on the album but maybe just not obvious to outsiders or your stereotypical type of love songs

What’s your favorite song for singing at gigs ? As a songwriter, have you got preferences ? Songs you think a real achievement for what you want to do ? 

I really enjoy gambling death and by one’s own hand live at the moment they’ve been making the gigs the most fun.

As i took a little time to send you the questions, we’ve got Donald Trump back in between ! What do you thinkabout that ? Some say it disqualified democracy…. Is there a direct consequence on Irish politics according to you ?

I don’t like Donald trump whatsoever. It will of course have a negative impact on Irish politics yes.

You’ve just ended the first leg i guess of a UK tour. How was it ? Do you like performing ? It must beexhausting as you have a very physical impact on stage. How do you manage this ? do you like partying after gigsor do you go back to the hotel with a book ?

I don’t party I’m back at the hotel watching a documentary stoned or working on more music

You seem to perform alone these days. Would you liketo tour with a few musicians to have some good company ? 

I prefer my own company lately and that’s why I’m a one man band

I always end interviews with reading or music recommendations. What music did you listen to in the tour bus ? What books in your bag ? 

I’ve been listening to lots of nada surf, kneecap, other half, bruise control, the chisel, aerial salad, Witchfever, benefits to name a few.

Any Christmas wishes ? What do you wish to get as a present ? What will your christmas eve be like ? Are you a family man ?

I’m a family man and my only wishes is it’s a successful one.

Photos : avec l’aimable autorisation de/ by courtesy of Meryl Streek.

Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

Mots-clés de l'article
Plus d'articles de Benjamin Berton
Avec son Hallali, VIOT signe le clip du mois
Quelques quatre mois après sa sortie, le premier single tiré du prochain...
Lire
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *