l y a des titres qui se passent assez bien de longs commentaires. C’est le cas du single Tour Eiffel, tiré du dernier EP du trio space jazz LIQR. Après un premier EP passé inaperçu chez nous en 2020, le groupe d’Emile Cooper Leplay (qui signe tout lui-même cette fois) sort ces jours-ci un deuxième EP, qui prolonge les aventures d’un personnage imaginaire, poète stellaire, baptisé Orion comme chez Manset et d’autres.
Le EP fonctionne comme un mini-récit ou une comédie musicale. Le personnage d’Orion est cette fois paumé en France, s’arrête devant la Tour Eiffel dont il contemple la beauté lumineuse en se remémorant le visage d’Aurora, sa nana de l’espace. Le EP en 5 morceaux plutôt cools raconte l’histoire de la perte de repères d’Orion qui dérive après avoir perdu le goût d’aimer. Il déprime, se perd et songe avec nostalgie à l’amour qu’il éprouvait. C’est gnangnan et surréaliste exposé ainsi mais l’ensemble fonctionne plutôt bien et dessine un espace musical et poétique singulier qui est sublimé, sur The Dawn Part 1 (le morceau d’ouverture) par le chant spatial du leader puis littéralement dynamité par une séquence quasi hard rock stupéfiante.
On pense évidemment à un mélange de The Who, des Pink Floyd et de… Notre Dame de Paris, en mode opéra rock à l’ambition impeccable et plutôt bien servie par un groupe puissant et harmonieux. L’électricité scintillante de Tour Eiffel est ici notre titre préféré. LIQR est un groupe intrigant, pour le moins, et qu’on verrait bien par son ambition et son emphase aller taquiner Rover sur le terrain des groupes qui n’ont peur de rien et surtout pas de chanter depuis le balcon.
