Ravage Club : c’est d’enfer ?

Ravage Club - C'est l'enferD’aucuns diront que c’est du punk rock bien propre sur lui mais on ne boudera pas son plaisir à l’écoute du premier EP des Ravage Club. Le groupe est un duo mixte incandescent (Vince et Claudia) en provenance de Lille. Leur EP, C’est l’enfer, est composé de 5 morceaux furieux qui sont particulièrement rentre dedans et (ce qui est finalement assez original) chantés en français. Hey Baby démarre par une belle intro de guitares abrasives et bénéficie d’une belle mélodie, mais on a un faible pour Ici et Maintenant au refrain chanté en anglais cette fois « my shadow you’re alright » qui nous ramène aux belles heures de Jay Reatard. Les Ravage Club jouent du punk ultra dynamique, crâneur et référencé US plus que britannique. Le son est plus clair, le profil fier, entre les Stooges en un poil plus gracieux et le MC5 en moins funky. Un des morceaux s’appelle d’ailleurs Iggy Pop, véritable déclaration d’amour à l’Iguane avec lequel la jeune chanteuse veut absolument danser. C’est un peu sensuel et en même temps carrément rigolo, comme si on se trouvait dans une version marrante inspirée par les Vulves Assassines, gueularde et à la limite de la caricature.

L’ensemble fonctionne plutôt bien, en partie parce que les titres sont joués si rapidement qu’on a pas le temps de relever la tête pour s’arrêter sur les défauts. C’est l’enfer, qui donne son titre au EP, est un titre presque anodin mais qui est rendu solide et convaincant par une exécution habitée et pleine d’assurance. Cherry Bomb porte bien son nom. C’est la pièce la plus classe des cinq, sur laquelle Claudia cabotine et capitalise à merveille sur l’imagerie punk à filles, furieux et attirant.

L’ensemble est vraiment à écouter, soigné dans sa déclinaison française d’une mythologie qui a maintenant une bonne cinquantaine d’années mais constitue toujours un réservoir à colères, à émotions et à fantasmes de premier plan. Ravage Club en causera, c’est sûr, et réussit ici à s’imposer immédiatement comme le petit frère turbulent, mal dégrossi mais sympathique des Drab City.

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