Mars Red Sky. Deux options. Soit vous connaissez déjà. Et vous aimez. Soit vous ne connaissez pas et le premier titre de ce troisième album, Apex III (Praise for the Burning Soul) va vous permettre de rentrer en douceur dans leur univers.
Sans vous laisser le temps de vous en rendre compte le morceau introductif Alien Grounds vous jette en douceur dans le titre éponyme.
10’54 de mise en bouche.
Il devient très vite évident que l’on tient entre les mains un disque qui vous décroche la mâchoire par sa maîtrise sonore et sonique et par la finesse et la luminosité d’arrangements sombres autant que massif.
Whinery joue la cohésion tout en élargissant les ébats sonores. Trois titres seulement et l’on peut se rendre compte combien le groupe a mûri et comment il évite habilement le piège du 3e album. Mars Red Sky se réinvente et réinvente les poussiéreuses recettes du stoner classique. Entouré d’un mur du son de guitare et de basse bien graisseuses comme il faut et de cymbales scintillantes à souhait, Julien Pras transcende son propre timbre de voix, flirtant avec les regrettées inflexions d’un Layne Staley.
On le savait. On le sait. Ce mur du son, cette voix stellaire sont la marque de fabrique de Mars Red Sky mais Apex délaisse pour le coup les phases psyché texano-californienne et expurge la fabrique à gémissements du grunge pour flirter avec une forme de métal downtempo proche d’un Black Mountain voire même de Tool. L’audace les porte même jusqu’à intégrer des senteurs pop sur un Friendly Fire, qui renvoie personnellement sans complexe aux souvenirs indélébiles laissés par un titre éponyme de l’album du même nom de Sean Lennon. Mais chassez le naturel (…), le Friendly Fire de MRS renverrait presque aussi et surtout aux premières amours de Julien Pras (Calc, Pull, …).
Dès lors, on ne peut que saluer la production de haut vol de cet Apex, sèche, puissante, compacte et grave…
L’album a, comme son prédécesseur, été réalisé « à la maison » (comprendre le studio Cryogene, à Bègles) avec Gabriel Zander à nouveau aux manettes.
Huit titres et 49 minutes plus tard, on en redemande. Surtout quand un album pareil recèle des bijoux tels que Prodigal Sun, sorte de version baroque psychédélique d’un style ressourcé ou Mindreader, et son mur du son semblable à une montagne conquise à la force du poignet.
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