En voilà qui n’ont pas fini d’alimenter la polémique. Enième rejeton d’un renouveau de la scène française, Grand Blanc divise et fait beaucoup parler, à tort et à raison. Même en gardant bien de suivre les prescriptions de la vague hype et l’obligatoire ressac qui s’en suit, les quatre chansons de ce premier disque suffisent pour alimenter la discussion. Sans même essayer de démêler l’écheveau entre ingénuité de la jeunesse et posture marketing, on pourra légitimement se poser la question de savoir si c’est du lard ou du cochon, une magistrale potacherie ou une escarmouche flamboyante. La raison à tout ce ramdam ?
Tout d’abord, le chant masculin particulièrement grandiloquent qui pourrait relever d’une posture théâtrale prétentieuse (en revanche tout le monde s’accorde pour fondre devant le chant sucré de la blondinette). Ensuite, les influences perceptibles du quatuor messin, qui cite The Cure, Joy Division et Alain Bashung : typiquement le genre d’affirmation culottée ou inconsciente qui, quand bien même elle est parfaitement louable, sonne comme la promesse de se faire découper en pièces par les critiques sarcastiques. Ces éléments saillants de la musique de Grand Blanc suffisent à opérer un clivage drastique parmi les auditeurs. A chacun de se forger son opinion, mais on aimerait avant tout souligner les qualités de ces quatre chansons habitées, du sensuel, faussement ingénu et définitivement vénéneux L’Homme Serpent aux brûlots distanciés (Samedi La Nuit qui donne envie de pogoter chaussés en Converse ou Petites Frappes, déclamé avec une morgue crane).
Indéniablement, cet EP ne plaira pas à tout le monde, mais si l’on goûte un temps soit peu à cet exercice de style, il est impossible de se débarrasser de ces mélodies aussi bravaches qu’évidentes.
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Grand Blanc
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