Déjà, le titre : The King is Dead. Référence smithienne ? Heu, non, pas vraiment. À moins d’imaginer un Morrissey soudainement accro aux messes noires et aux brebis sacrifiées. Ensuite, la pochette : Aleister Crowley meets Le Septième Sceau ? Enfin, la présentation des titres, déclinée en deux parties joyeusement baptisées Death List I & II. Entendu : les Italiens de Kill Your Boyfriend sont imprésentables lors d’un repas familial avec grand-mère – à côté, Nick Cave, c’est Adam Sandler. On va encore se marrer, là !
Trêve de galéjades bien glauques (faut-il également préciser que chaque morceau de cet album a pour intitulé un prénom masculin, façon pierre tombale ou victimes désignées ?), difficile de situer où démarre ici l’ironie et où s’achève l’appel de Cthulhu. La musique elle-même n’offre aucune résolution : guitares fracassées, rythmiques électro dégueulasses, voix inaudibles, batterie krautrock s’en va-t-en guerre, hachures sonores, stridences, larsens… Ce n’est plus cris et chuchotements mais cris, cris et toujours cris.
Néanmoins, dans ce maelström sidérurgique n’excédant (heureusement) pas les trente minutes, une force keupon provoque une immédiate adhésion. The King is Dead, nouveau disque fétiche pour emmerder le voisin de palier qui ne jure que par Adèle ? Certes, certes… Mais pas que. Des mélodies se distinguent, le boucan vire au séduisant à force d’écoutes masochistes, cet engin de torture médiévale finit par trouver une étrange catharsis face à la colère renfrognée de l’époque. Probablement la musique que doit s’enquiller Bruce Wayne en conduisant sa Batmobile dans les ruelles décrépies de Gotham…
02. Charles
03. Frank
04. Jesse
05. Lewis
06. Neil
07. Martin
08. Rudolph