Sama Abdulhadi est une musicienne et productrice palestinienne, la première à promouvoir la techno dans son pays.
La jeune femme a été arrêtée le 27 décembre 2020 après un DJ set donné à Nabi Moussa, petite ville située en Cisjordanie occupée. Les autorités lui reprocheraient d’avoir organisé ce concert sur un site religieux.
Selon le directeur de la Commission palestinienne indépendante des droits de l’Homme, Ammar Dweik, cette arrestation n’est d’autant pas justifiée que la musicienne disposait d’une autorisation du ministère du Tourisme.
Une pétition en ligne demande sa libération immédiate.
Si vous ne connaissez pas cette artiste, vous pourrez la découvrir via un cours documentaire diffusé sur son profil Instagram. Ou via l’interview suivante…
Mise à jour du 05 janvier 2021 :
Sama Abdulhadi a été libérée le dimanche 03 janvier après avoir versé une caution de 3500 dollars. La musicienne – qui n’a pas le droit de voyager – a rejoint sa famille. Elle risque aujourd’hui deux années d’emprisonnement.
Crédit photo : capture d’écran de la vidéo ci-dessus.
Ce genre de nouvelle est dramatique, même si cela ne m’étonne plus depuis longtemps. Frileux, les grands médias n’insistent pas assez sur les effets de l’intolérance infinie des régimes islamiques sur la musique. La création artistique, la danse, la séduction, la sexualité, la frivolité et l’art de la fête sont de vrais tabous, objets d’une prohibition à géométrie variable. Tout ce qui échappe à la férule théologique y est honni. Convoquez les tous à travers l’électro, musique festive par excellence, et vous obtenez de quoi défriser les ayatollahs! J’ai suffisamment voyagé pour affirmer l’assertion suivante : ces derniers « haïssent la vie et ses plaisirs », et pourrissent une jeunesse en demande – légitime – de légèreté.
J’ai découvert Sama’ à travers une séance Boiler Room en Palestine. Elle est loin d’être un diamant de la scène minimal / tech house, mais elle a le mérite d’être une pionnière ; de montrer la voie. Elle a notamment composé un bootleg assez marrant qui samplait « Boulbi » de Booba, mais avec des sonorités arabisantes.
Heureux que l’histoire se termine bien, bien qu’il faudra en subir encore beaucoup – des drames de ce type – avant que les mœurs s’adoucissent.