St. Vincent chez Jools Holland, c’est pas Frenchy

St Vincent chez Jools HollandSt. Vincent, un pseudonyme pas vraiment catholique pour la chanteuse américaine qui s’appelle en réalité Annie Clark. Affublée d’une combinaison moulante en latex et accompagnée de musiciens ou musiciennes encagoulés d’un collant couleur chair masquant de façon inquiétante leurs traits, St Vincent aime apparemment la provocation. Et en ces temps d’uniformisation et de résignation, c’est une bonne chose que de développer en parallèle à une musique élaborée, ce genre d’esthétique scénique.

Également guitariste, enfin une (mais c’est aussi valable pour les gars) qui a dépassé le stade d’arpèges minables sur progressions d’accords à trois sons du genre C, Am, Em, G, St Vincent se débrouille plutôt pas mal. Autant sur l’acoustique que la 6 corde électrique, jouant même quelques petits plans rocks avec bends, hammers, pull off et autres slides sur les gammes pentatoniques mineures, St. Vincent possède une bonne technique, assez loin de celle d’une Jennifer Batten par exemple,  mais tout de même intéressante et mise au service d’une créativité originale. Par ailleurs, sur le titre interprété chez Jools Holland, Annie Clark a recours au bottleneck et ça sonne, d’autant plus que cette technique n’est pas des plus faciles à maitriser…

La vidéo illustrant cet article, ainsi que le visuel de la pochette de l’album intitulé Masseduction, sur lequel Annie nous fait une révérence vue de dos, c’est-à-dire qu’elle nous montre tout bonnement son cul en restant tout de même vêtue, est assez rentre dedans, sans mauvais jeu de mots, à la fois musicalement et visuellement.

Le titre sonne bien, le chant est maîtrisé, les passages dans les aigües en voix de tête, pour une prestation live et non pas un traficotage studio sont réussis, ce qui n’est pas si simple. La fille aux claviers intervient sur des chœurs donnant une profondeur mélodique au titre. Puis à la fin du live : l’arrivée d’un ovni !  Le saxophoniste de jazz Kamasi Washington en totale impro, qui vient conclure le morceau en le faisant évoluer vers une coda débridée mais mélodieuse ; heureusement pour les tympans du public, le jazzman ne part pas dans un délire free à la John Zorn.

Jools Holland… Ah bon sang ! Si le PAF avait son équivalent !! Il y a bien eu les tentatives de Manu Katché et de sa très bonne émission One Shot Not sur Arte mais Pourquoi ça s’est arrêté ? Tout comme l’intéressante émission quotidienne Ce soir ou jamais animée par Frédéric Taddéi, qui elle aussi a cessé d’émettre à peu près à la même époque ! Et depuis rien n’a été mis à la place… On a pourtant la responsable des éditions Actes Sud au ministère de la culture, cela va peut-être changer,  une réforme de l’audiovisuel public vient d’être annoncée… l’espoir fait vivre.

Crédit photo : capture d’écran.

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