Il ne faut s’arrêter pas aux apparences, il faut savoir grandir, il faut pouvoir s’affirmer.
Oui, elle s’affuble d’horribles oripeaux sur les photos réalisées à l’occasion de son troisième album. Mais elle n’est pas dans un trip baba-cool. Et elle est si belle…
Oui, elle a longtemps était dans le sillage de Sharon Van Etten. Elle a aussi joué dans Efterklang ou Horse Feathers. Elle a accompagné sur scène Laura Gibson, Lisa Hannigan ou encore Damien Jurado. Mais elle vaut mieux que le rôle de choriste de luxe ou de musicienne de backing band.
Oui, elle est la sœur de Peter Broderick, auteur d’une discographie pléthorique, auréolé par une signature sur Erased Tapes Records (le label néo-classique, super classe, super cher). Mais elle a des qualités toutes personnelles qui ne méritent pas qu’elle reste plus longtemps dans l’ombre de son aîné.
Le 19 avril 2019 devrait marquer l’émancipation définitive de Heather Woods Broderick. Et Invitation (Western Vinyl) sera son manifeste. A l’écoute de ces onze chansons portées par un piano vagabond et une orchestration aussi riche que délicate (violons, basse, guitares, batterie, pedal-steel, maracas…), le talent de la jeune Américaine est une évidence. Clairement, sa voix est d’une puissance et d’une sensualité rares. Mais plutôt que de mugir ou de miauler, elle met on organe au service des compositions, pour leur donner de l’ampleur émotionnelle. Musicalement, il en est de même : ça joue très bien, c’est très bien produit, mais jamais trop fort, jamais dans l’emphase. Heather Woods Broderick a tout d’une grande.
Crédit photo : Whit Hassett.