Ma première rencontre avec la musique de Peter Kernel a lieu le dix novembre 2012 dans la salle de l’Astrolabe à Orléans. Le groupe y présente ce soir-là son dernier album en date et le concert est une baffe inattendue : une parfaite maitrise du son, des chansons accrocheuses sur l’instant et une ambiance électrique sur scène, comme dans la salle. Je découvre le jeu d’acteurs du couple (à la scène comme à la ville a-t-on l’habitude de dire), où chacun se cherche, s’invective gentiment, et ça fonctionne. Autant dire qu’après cette soirée, la musique de Peter Kernel s’installe chez moi, jusqu’à l’annonce au début de l’été 2014 d’un nouvel album. Deux morceaux sont d’ailleurs révélés en juin mais il nous faudra tenir jusqu’à début 2015 et la sortie de Thrill Addict (lire la chronique), véritable bonne surprise qui dépasse son prédécesseur et s’annonce comme un des grands disques de l’année.
Je suis alors enchanté de les retrouver, deux ans plus tard, sur cette même scène de l’Astrolabe (lire le compte-rendu du concert) et c’est une nouvelle fois un moment rare (on parle d’un des meilleurs concerts vu dans cette salle), intense mais vraiment trop court (le groupe jouera une grosse heure, n’accordant qu’un rappel avec le désormais classique Panico et invitant le public à rejoindre la scène).
Naturellement, la date parisienne – douze jours plus tard – s’impose à moi. Il faut que je puisse me faire une meilleure idée de la façon dont le groupe appréhende ce nouveau disque.
Mercredi 25 février, je suis donc en fond de salle quand Barbara & Aris montent sur scène pour enflammer la salle pleine à craquer du Point Éphémère. On assistera grosso modo au même set qu’à Orléans mais avec quelques nuances : d’abord, le groupe n’est pas très en forme, on dirait que la grippe est passée par là. Ca donne d’ailleurs lieu à quelques blagues sur scène, mais la prestation demeure malgré tout très dense et le déroulé des chansons y est pour beaucoup. Ca démarre très calme, pour monter progressivement dans les tours. A chaque morceau, chaque final s’intensifie. On sent aussi que le groupe tente de dépasser la fatigue et la maladie en jouant plus nerveusement.
Seconde nuance, la durée du show, le groupe propose un set agrémenté de 2 autres chansons, et notamment Tears Don’t Fall In Space, qu’on attendait avec impatience, morceau de bravoure terminant le nouvel album et joué ici tout en tension et tout en émotion. En rappel, toujours Panico, mais aussi We’re Not Gonna Be The Same Again. Un groupe à ne pas manquer s’il passe près de chez vous, tant il est authentique et tant la complicité scénique fait chaud au cœur. D’ailleurs il a fait très chaud au Point Ephemère ce soir là.