La cinquième édition du festival un Hop Pop Hop aura bien lieu !… les 18 et 19 septembre 2020 à Orléans.
2020, une année à oublier, une année sacrifiée pour la culture et « l’autre spectacle vivant », celui des concerts debout et donc des festivals.
Que le Hop Pop Hop #5 ait lieu est donc un événement en soi par les temps, et le virus, qui courent… Un événement que Sun Burns Out adore et soutient.
« Nous sommes content de pouvoir organiser un festival en ces temps-ci, de pouvoir proposer des concerts, de faire jouer des artistes« , ne cache pas Matthieu Duffaud, programmateur de l’Astrolabe (photo ci-dessous). « Nous sommes heureux de voir se concrétiser toute cette richesse perdue depuis le mois de mars de boire des verres et d’écouter de la musique ensemble en plein air. »
Sur le papier, cette nouvelle édition de l’Orléanaise « Intra City Party » tient ses engagements de tête chercheuse et de pépites à découvrir ou redécouvrir, qui font que chaque année depuis cinq ans le public de la ville de Jeanne d’Arc rentre à la maison avec le feu sacré et la sauvage impression d’avoir passé un excellent week-end dans une ville plus dynamique qu’elle veut bien l’admettre et qui a su de longue date s’inscrire sur la carte musicale hexagonale, grâce au travail de l’Astrolabe maître d’œuvre sur le Hop Pop Hop, mais aussi grâce à la synergie des énergies d’acteurs locaux tels que le CCNO, le 108, la Scène nationale et donc la FraCaMa, le Bouillon, Radio Campus Orléans, Power Poulpe Music, Jungle Assault, RunOut Groove, …tous associés au projet de cet événement festif citadin, … en feu le « temps normal » sur les années précédentes.
L’affiche cette année a un parfum de veillée de Noël avec l’excitation et l’attente fiévreuse du cadeau à déballer quand des groupes tels que Matt Elliott, Calling Marian, Camilla Sparksss, Dombrance, This is The Kit… même si cette édition ne présente in fine que 26 groupes au lieu d’une quarantaine habituellement.
« C’est la même histoire racontée différemment. Avant tout ce sont les Coups de cœurs sur scène qui sont prioritaires », nous raconte-t-il. « La forme change un peu. Même si des groupes n’ont pas pu venir parce qu’ils sont étrangers on reste dans le respect de la ligne du festival dédié à l’émergence. »
Dans les coulisses donc, les organisateurs se sont frottés à une nouvelle forme de créativité antivirale éloignée de l’essence du secteur musical. Ce fut donc une autre paire de manches quand il s’est agi de rentrer dans les clous et les cases de directives locales et nationales dont les lignes sont tracées dans le sable… Comment concilier l’esprit « festival » et les fameux gestes barrières, sans nuire à la piétinante envie de célébrer le spectacle vivant et les artistes qui montent sur scène avec une bonne dose de plaisir non dissimulé, de « head banging » et autres oscillations de ménisques… comment concilier donc décompression et contraintes sanitaires, respect d’autrui et « teuf » collective…
« On s’est tous attelés a faire un festival en plein air qui va garantir que des gens puissent assister à des concerts dans de bonnes conditions sanitaires (…) Au retour des vacances, on a affiné le protocole sanitaire que l’on a proposé à la ville et la préfecture qui l’ont accepté », raconte Matthieu Duffaud
Ç’aura été depuis le mois de mars un travail -pour ainsi dire- quotidien de négociation.s, de consensus et d’inventivité pour conserver à l’événement son attractivité festive et ludique autant dans l’ambiance générale que dans le choix des artistes que le pool de programmation voulait faire découvrir au public.
Un événement en mode « ce festival dont tu es le héros »
Malgré le fait que la région soit en zone rouge depuis belle lurette, les équipes ont travaillé d’arrache-pied pour établir un climat de confiance avec les autorités sanitaires et administratives… pour un résultat moins simple en apparence qu’il n’y paraît : le festival aura lieu, mais dans des conditions un peu plus drastique qu’à l’accoutumée et sur trois lieux, avec toujours le très apprécié Jardin de l’Évêché et la très assise salle de l’Institut du Conservatoire d’Orléans, mais aussi, nouveauté de l’édition, le grand cloître Campo Santo.
« L’aspect positif dans tout ça ? », s’interroge l’organisateur. « Je repense à un post d’un collègue dans la musique qui constatait tous ces fils actualité qui annoncent des annulations… le positif, c’est d’annoncer une bonne nouvelle à la rentrée avec tout ce lot de mauvaises nouvelles. L’aspect positif, c’est d’organiser un festival en vivant avec le virus, en faisant gaffe à tout le monde comme on le fait au quotidien depuis mars. »
« Il faut que les activités comme ça puissent continuer en tenant compte de tout ça (…) pouvoir accueillir du public mais pas à l’économie, dans un espace où on soit tous les uns sur les autres. » explique-t-il.
… reste aux spectateurs festivaliers d’apporter la cerise sur le gâteau en respectant le travail accompli et les règles inhérentes à un mode de rassemblement collectif que nombre de fans de musique et professionnels de la profession réclament à corps et à cri. Une cerise qui demandera un peu plus de « self control » qu’à l’accoutumée quand festival rime plus souvent avec lâcher prise (NDR: ah bin non ça rime pas). Si Orléans et le Hop Pop Hop doivent et peuvent servir d’exemple à un gouvernement et un ministère un peu sourd d’oreille ou aux œillères mal orientées, il va bien falloir faire preuve de modération et d’intelligence, sans perdre ce bel esprit juvénile de décompensation qui revient de plus belle à chaque fin de semaine de boulot.
Une citation à garder à l’esprit peut-être : « l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage »… Les équipes du festival ont fait leur travail, aux artistes de jouer, au sens littéral du terme et au public donc…
« On fait confiance aux gens, ajoute Matthieu, en soulignant au passage qu’il y a aussi des gens qui ont besoin d’être rassurés et qui si ça ne le fait pas ne feront plus confiance aux organisateurs. »
« Plus on fera gaffe, plus on aura des chances d’organiser d’autres choses et de faire avancer les choses, parce que les préfets des différentes régions se parlent entre eux… »
« On essaie de responsabiliser et d’être vigilants (…) Il y aura des zones dédiées aux repas assis ou avec un mange debout pour voir le concert. Sur les table il y aura des kits de nettoyage des tables (…) Les zones de concert seront avec masque obligatoire par contre… » explique Matthieu
« On nous donne la chance d’organiser un festival ! Faut pas jouer au con… C’est pas l’idée première mais si ça peut servir à d’autres pour organiser aussi des choses… souffle-t-il avec espoir, citant au passage les amis du festival normand Rock in the Barn et du Coconut à Saintes qui avaient lieu le week-end du 11-12 septembre avec qui le Hop Pop Hop collabore.
Rendez-vous donc vendredi dès 18 heures pour une première rafale en bonne et due forme de groupes qui attisent notre curiosité et notre soif de décibels… Rank-O, Structures, Camilla Sparksss et This is The Kit… et dont les prestations en « vrai-présentiel-live-vivant » resteront gravées à n’en pas douter dans ce nouveau chapitre à écrire de l’histoire des spectacles vivants post-confinement.
Crédit photos : © Organisation HPH
Les concerts Hop Pop Hop 2020 par lieu
Vous trouverez la billetterie et la programmation détaillée sur le site dédié au festival.