Tommy Emmanuel en concert en France, sortez les vestes à franges et les bolo ties !

Tommy EmmanuelEn France on  n’a pas de pétrole ni vraiment d’idées mais on a Rémy Bricka, alias l’homme-orchestre. L’Australie, quant à elle, possède des kangourous, des chanteuses pop-rock indé comme Courtney Barnett ou Micky Green, et dans un tout autre style, le prodigieux guitariste, Certified Guitar Player, Tommy Emmanuel. Tout comme le G3, inspiré du G8 étatique, qui regroupe les 3 meilleurs guitaristes mondiaux dont le binôme indéboulonnable Joe Satriani et Steve Vai, le label CGP offre à l’auditeur une garantie de qualité concernant les guitaristes virtuoses du fingerpicking, un peu comme les labels poulets de Janzé ou le beurre Charentes-Poitou…Donc attention, ça ne rigole pas ! À ce niveau-là on a affaire au top du top.

Âgé de 63 ans, ce génie de la six cordes acoustique est donc un peu comme Rémy Bricka, c’est-à-dire un homme-orchestre à lui tout seul.  Effectivement, le jeu de Tommy est archi complexe : une technique main droite mêlant ligne de basse jouée avec onglet de pouce, et mélodie sur les cordes aigües, exécutée avec l’index, le majeur et l’annulaire, dans une totale indépendance des doigts, ce qui est difficile à acquérir car le mouvement n’est pas naturel. En plus de cela, la main gauche se balade à tout berzingue sur le manche, alternant positions d’accords complexes avec recours au pouce (ce qui n’est pas donné à tous les guitaristes…) et phrasés mélodiques note à note ainsi que des solos ; les pièces instrumentales sonnent ainsi avec une  profondeur harmonique proche de celle d’un piano. Les musiciens Marcel Dadi, ayant fait connaître le fingerstyle en France dans les années 70 et qui est décédé dans un crash d’avion en 1996, tout comme Stevie Ray Vaughan dans un crash d’hélicoptère en 1990 et Ritchie Valens auteur de la Bamba, mort dans un accident aérien bien plus tôt en 1959, semblent avoir été frappés d’une malédiction un peu semblable à celle du club des 27… Mais refermons cette parenthèse funeste pour revenir à nos moutons. Marcel Dadi donc, ce  guitariste d’origine franco-tunisienne, ainsi que Chet Atkins, étaient des virtuoses adeptes du jeu en fingerpicking ou fingerstyle, technique développée comme on l’a dit plus haut également par Tommy Emmanuel, qui est aujourd’hui l’un des principaux héritiers de cette musique provenant de la culture américaine des années 50 – 60, mêlant blues, country, folk et jazz. Le titre Mr Sandman et non pas Enter Sandman de Metallica, avec la version interprétée ici par Chet Atkins, nous fait ressentir cette Amérique-là,  durant son âge d’or culturel et social, jusqu’à un certain degré… les problèmes raciaux, d’inégalités entre Afro-américains et blancs étaient assez terribles, mais pour les aspects positifs, c’est un peu comme ce qui émane d’un roman non horrifique de Stephen King, dont le décor est planté à cette période, ou encore comme l’ambiance ressortant du premier volet de la saga du film Retour vers le futur et de la vieille série Happy Days :  Les blousons Teddy, les Chevrolet, les juke box, la gomina, les drive-in… Une certaine insouciance à l’image de la joie éprouvée dans l’écoute et  la contemplation du jeu virtuose de Tommy Emmanuel.

Tommy Emmanuel sera en tournée en France durant le mois de novembre 2018 pour 4 dates dont une au Casino de Paris le 13.

Crédit photo : capture d’écran.

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