The Besnard Lakes Are The Last of the Great Thunderstorm Warnings
[Full Time Hobby]

7.5 Note de l'auteur
7.5

The Besnard Lakes Are The Last Of The Great Thunderstorm WarningsVoilà un groupe qui n’a jamais cherché à se renouveler. The Besnard Lakes fait peu ou prou la même chanson depuis dix-sept ou dix-huit sans que celui dommageable à la qualité de ses compositions. Indéniablement la maîtrise s’est affinée, la production s’est très sensiblement enrichie, mais les composantes, singulières et immédiatement identifiables, n’ont guère évolué.

Les deux compositeurs, Jace Lasek et Olga Goreas n’ont que faire des formats et des structures préétablis. Sur ce 6éme album, comme sur les précédents, le temps s’étire et les Québécois jouent avec le temps (chez eux, si un morceau dure moins de 5 minutes, c’est qu’il constitue l’introduction au suivant) comme avec l’espace (écouter leur musique en catimini est une hérésie, il faut le volume d’une cathédrale) pour faire de chacune de leurs compositions des odyssées chevaleresques.

Ils aiment aussi développer des concepts et The Besnard Lakes Are The Last of the Great Thunderstorm Warnings (réalisé sur Full Time Hobby) se décompose ainsi en 4 volets. Near Death, Death, After Death et Life remplissent chacun une face d’un disque vinyle pour évoquer la dérive sous morphine du père de Lasek jusqu’à sa mort. Oui, mieux vaut ne pas s’aventurer à utiliser les albums du sextette pour une séance de musicothérapie dans une EPHAD en période de pandémie.

Les musiciens agissent comme une troupe de pyrotechniciens composant une vaste fresque épique, digne du siège de Paris par les bandes de Godfred, Sigfred et Vurm réunis sous le même étendard viking, passant du crépitement des braises d’un feu de camp à la veille de l’assaut à l’embrasement dévastateur des lieux de culte pendant la razzia, une fois les défenses tombées. De ces compositions psychédéliques en technicolor s’échappent les voix – en particulier celle suraiguë de Jasek qui pourrait faire croire qu’il est le quatrième frères Gibb –   au ton emphatique, voire frénétique ou incantatoire de temps à autres, qui évoquent un requiem plutôt qu’une comptine pop. Lorsque la fumée du brasier se dissipe, les guitares peuvent aussi prendre des intonations heavy metal stridentes alors que tonne le jeu de batterie comme une artillerie prog rock des 70’s.

Bien sûr, comme à chaque fois que cela touche au mystique, confine aux fables et relève de la grande prophétie, l’auditeur peut rester au seuil comme le féru d’histoire scientifique venu en spectateur au Puy du Fou. Mais il parait toutefois difficile de ne pas saluer les qualités de ce grand spectacle, les prouesses de ces cascadeurs de la mélodie, les tours de force de ces techniciens du sensationnel dont la ferveur reflète la conviction intime. On finit debout, les yeux écarquillés, un grand sourie aux lèvres à demander un bis repetita.

Tracklist
01. Blackstrap
02. Raindrops
03. Christmas Can Wait
04. Our Heads, Our Hearts On Fire Again
05. Feuds With Guns
06. The Dark Side Of Paradise
07. New Revolution
08. The Father Of Time Wakes Up
09. Last Of The Great Thunderstorm Warnings
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