A peine avait-on sonné la charge annonçant le retour aux affaires de Tristesse Contemporaine, que les inattendus Leo Hellden et Mike Giffts repointaient le bout de leur nez (qu’ils ont souvent creux ces temps-ci) emmenés par leur chanteuse et compositrice en chef, l’intrigante et séduisante Diane Sagnier. Révélation française féminine de l’année 2016 (sans conteste, et avant même que les huiles officielles ventilent les couronnes de papier), Camp Claude prolonge ses leçons de natation par un nouveau EP de fin d’année qui vient non seulement conclure la séquence en beauté mais aussi donner quelques indices sur ce qui va suivre. Hero EP, c’est donc quatre nouveaux morceaux dont ce fabuleux voyage imagé dans le Roswell de Jacques Pradel et des créatures à découper. 100 et Zombie Holiday font la différence, tandis qu’on accroche un poil moins au volontarisme surjoué de Do It. Quatre titres donc et quatre raisons tout de même de s’émouvoir en excellente compagnie. Une telle créativité est toujours bon signe, de toute façon.
Plus électro et expérimental que folk, et d’une manière générale musicalement convergent avec ce qui semble se profiler du côté de Tristesse Contemporaine, la musique de Camp Claude quitte peu à peu les territoires strictement pop pour gagner un ailleurs gentiment dérangé, entre pop et électro, et affirmer sa singularité. L’univers esthétique bucolique et poétique est délicatement décentré vers l’étrangeté, gardant intacte sa capacité à explorer de grandes espaces fantastiques. Lynchien sur le fond, à l’aise dans une esthétique rétro-fantastique influencée par les 80’s et de plus en plus à l’aise sur scène, le groupe est en passe de devenir indispensable. En tournée un peu partout en novembre et décembre, le groupe devrait encore grimper quelques échelons vers une reconnaissance plus importante. On les retrouvera notamment le 16 novembre à Rennes, le 3 décembre au Mans et le 8 décembre à Toulouse.