La Luz suscite le désir avec son nouveau single You Disappear

La LuzLa version MP3 sortie hier sur le site du groupe (en écoute plus bas) est bien meilleure mais on ne peut pas résister à l’envie de montrer les filles de La Luz en action, il y a quelques semaines, en train de jouer leur nouveau single « You Disappear », sur scène. Le morceau est tiré de leur deuxième album, Weirdo Shrine, qui sortira le 7 août chez Hardly Art/ PIAS et qu’on attend avec une vraie impatience, un émoi de critiques et de fans enamourés. Après l’immense réussite que représentait leur premier album, le groupe de Seattle est sorti à genoux d’une épuisante tournée mondiale (marquée par un sévère accident de bus) mais a su se relancer assez vite et approfondir sa marque de fabrique : la « surf noir » , une sorte de dérivé du surf rock, un peu sombre et crépusculaire, qui évoque tour à tour les bandes sons de Quentin Tarentino, la blaxploitation, le surf rock californien et ce que la musique pop (britannique) fait de meilleur. L’album a été enregistré en moins de 10 jours, dans un café studio californien, sous la houlette du (déjà) légendaire (et très jeune) Ty Seagall, ce petit prodige du garage rock californien qui fait office depuis quelques années de Beck de l’époque. Pour le groupe, il s’agissait de restituer sur ce nouvel album toute l’énergie accumulée sur scène, cette dynamite dynamique et cette « vibe » incroyable qui a fini par dépasser assez largement le registre surf rock des débuts.

Le résultat est sans appel : ce titre est une petite tuerie qui pourrait faire frétiller votre grand-mère morte depuis 5 ans et redonner à n’importe quel péquenaud l’envie de se trémousser. Comme La Luz est un groupe génial, on ajoutera que la bonne idée du morceau est de s’inspirer, pour le texte, d’un poème de Richard Brautigan, l’un des plus grands auteurs américains du siècle, connu pour être… le dernier des beats et un auteur tragique. La musique de La Luz, nimbée de ce petit supplément de culture, reste égale à elle-même, sexy, envoûtante mais aussi dense et un brin inquiétante. L’album est annoncé comme un album sombre, parlant de disparitions et de mort. Selon Ty Segall, on a l’impression de « voir le monde s’écrouler… en couleurs ». La formule est belle et dit assez justement ce qu’on ressent depuis le début : il y a derrière l’allégresse du groupe une forme de tristesse et de désenchantement irrésistibles. Le chant de Shana Cleveland, bien accompagnée de ses trois compères aux chœurs, est aussi troublant que les vocalises d’hier de The Throwing Muses et en tout cas bien au dessus de ce que peuvent faire des Castafiores comme Anna Calvi ou Zola Jesus. On est ici dans l’excellence, dans la pondération délicate et le raffinement des intentions et pas dans la démonstration de force.

Autant le concéder, on est tombé amoureux de ce groupe depuis son premier ep, sans arriver à se décider sur nos motivations. Est-ce musical ? Purement érotique ? On n’a même pas une La Luzer préférée ! La Luz est le groupe de filles et le groupe de surf rock le plus intéressant de la période. La simple évocation de leurs noms et prénoms est un délice d’exotisme et une promesse de plaisir sans fin : Shana Cleveland, Marian Li Pino (batterie), Alice Sandahl (claviers) et Lena Simon (basse). Quelle perfection. C’est un groupe de scène épatant de surcroît et qu’on rêve de revoir venir pour une vraie tournée française cet automne. En attendant, on peut aussi se faire plaisir en écoutant Shana Cleveland And The Sand Castles, side project et groupe de jeunesse de la chanteuse en chef, dont le premier album sort ces jours-ci. C’est un peu moins rock et plus évanescent mais on y retrouve une partie de la magie de La Luz et bien des sources de réconfort.

Rendez vous pris pour le 7 août. L’album est en prévente dans une édition vinyl limitée sur le site du label (lien ci-dessous).

Tracklist
01. Sleep Till They Die
02. You Disappear
03. With Davey
04. Don’t Wanna Be Anywhere
05. I Can’t Speak
06. Hey Papi
07. I Wanna Be Alone (With You)
08. I’ll Be True
09. Black Hole, Weirdo Shrine
10. Oranges
11. True Love Knows
Ecouter La luz - You Disappear

Lien

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Stabat Mater Fabulosa : Shana Cleveland et les gentils fantômes

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