Le Living Room d’Andy Shauf ressemble à un club de jazz

Andy Shauf - The Neon SkylineDeuxième éclaireur de The Neon Skyline, son nouvel album qui sortira en fin de semaine, le Living Room d’Andy Shauf ne déconcertera pas ceux qui avaient loué son précédent album solo, The Party. Le magicien canadien est en effet de retour sous son propre nom, après un album sous l’étiquette collective de FoxWarren, et reprend peu ou prou les choses où il les avaient laissées.

Musicalement, le territoire est encore plus intimiste qu’avant. Là où The Party s’organisait autour d’un piano et d’arrangements luxuriants, The Neon Skyline se joue en chambre et autour d’une guitare folk, simple et solitaire. L’orientation jazzy est maintenue cependant, la plupart des chansons semblant prendre place dans une succession de clubs, de chambres d’amis (ou de séjour), de cafés et de lieux familiers. L’impression de proximité et de chaleur humaine est consolidée par une rythmique feutrée et un climat « birth of cool »/lumière tamisée qui va à ravir aux thématiques abordées ici. Comme avec l’album précédent, on fait face ici à une sorte de concept album où plus justement à une narration chantée, à travers laquelle le chanteur/narrateur traîne dans son quartier après une séparation amoureuse et apprend (en se trouvant nez à nez avec elle) que son ancienne copine est revenue dans le coin.

Il poursuivra, dans une errance mémorielle digne d’une commémoration du 11 novembre, la trace et le souvenir de celle-ci, en même temps que les conséquences de son passage sur ses propres émotions, à travers les onze titres du disque. Le Living Room, après  Things I Do, donne le sentiment d’un album downtempo, moins virtuose que The Party, moins joueur aussi, et qui lorgne plus vers les ambiances mélancoliques d’un Belle And Sebastian neurasthénique. On attendra de découvrir l’ensemble du projet pour dire que cela paraît moins séduisant et décisif qu’avant mais c’est tout de même l’impression qu’on a à travers ces deux premiers morceaux. Cela reste néanmoins terriblement beau et sensible.

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