La bonne nouvelle tombe avant que le petit monde de la pop-msic s’évanouisse dans la torpeur estivale : l’habituel spleen, mâtiné d’une certaine dose d’excitation, qui nous gagne au moment de la rentrée aura sa bande-son idéale puisque le 8 septembre paraîtra Forced Witness, le nouvel album d’Alex Cameron toujours pour le compte de la holding Secretly Canadian.
Avec ce second album enregistré entre Berlin, Los Angeles et Las Vegas, et produit par Cameron lui-même avec l’aide de Jonathan Rado (Foxygen), l’ex-chanteur de Seekae (dont on conseille toujours très chaudement le dernier album, The Worry paru en 2014 sur Future Classic) pousse un peu plus loin la formule déjà expérimentée sur Jumping The Shark (2014). L’Australien va même jusqu’à coller un saxophone sur son nouveau single Candy May – on notera aussi la présence d’Angel Olsen aux chœurs et créditée sur d’autres morceaux de l’album à venir. Ô certes, on avait déjà pu écouter une interprétation de cette chanson en trio pour le compte d’une radio d’Austin (voir lien ci-dessous) avec deux grattes électro-acoustiques et donc le fameux saxo qui laissait imaginer une orientation bucolique à la coule…
Mais dans sa version album et avec le clip réalisé par Meghan McGarry, on comprend bien vite qu’Alex Cameron ne veut pas troquer son costume d’entertainer bancal. Il s’agit de nouveau d’un trip-movie dans une vieille bagnole américaine qui doit consommer du 20 litres de super au 100 à travers le désert sous un soleil de plomb, de villes scintillantes la nuit et déshumanisées de jour, et d’histoires d’amour merdiques. Alex se déhanche comme à l’accoutumée sur d’improbables pas de danse, fume clope sur clope, boit trop, exhibe son corps malingre. On peut donc espérer un album glauque comme un lendemain de cuite, quand les idées vacillent aux sons d’une chanson poisseuse qui résonne seulement dans notre caboche.