On est ravi de découvrir un disque inattendu de Pauline Drand.
Inattendu pas vraiment puisqu’on attendait vivement, avec impatience, la suite de son EP fondateur, éponyme et bleu – qui devint rouge lors d’une réédition augmentée. On imagina aussi une suite toute blanche de ce EP épais, neuf titres tout de même, puisqu’on avait la trilogie de Kieślowski en tête (il y a de ces obsessions tout de même) et qu’on s’était dit pourquoi pas.
Inattendu parce que si on espérait une suite de chansons neuves, on était à des lieux d’imaginer que la jeune femme irait chercher une sublime chanteuse folk américaine comme parolière. Bon d’accord, ce n’est pas réellement ce qu’il s’est passé, puisque Karen Dalton a quitté ce monde alors que Pauline était encore une enfant.
En réalité, Karen Dalton n’avait pas mis tous ses poèmes en musique. Mais certains d’entre eux ont été rassemblés dans un ouvrage conçu par Pierre Lemarchand et paru au Camion Blanc. Ce livre, Pauline l’a lu. Mais c’est le doux Lo Brifo (guitariste, producteur et protecteur) qui lui souffla de mettre en musique un des textes de ce Souvenir des Montagnes.
Pauline en puisera quatre en deux heures de quête.
En écoutant ces quatre chansons, comme on redécouvrait il y a quelques mois et sous sa férule le Pink Moon de Nick Drake, on se dit que si Pauline a vu la beauté, nous on l’entend là tout de suite. Que la musicienne pourrait, sans forfanterie, donner des leçons à ceux qui ripolinent les icônes sans la moindre once de profondeur dans la voix et d’agilité sous la pulpe des doigts.
Il y a des rencontres tellement évidentes. Qu’elles mettent du bleu au noir.
02. Topanga Canyon
03. Long Way Home
04. I See Beauty 02:00