Après avoir repris les inusables Mots Bleus du très regretté Christophe et posé sur sa guitare Les mains d’or prolétaires du bourlingueur Bernard Lavillier, Pauline Drand a livré une chanson toute neuve conçue et émise avant la fin officielle du confinement.
Intitulé Comme c’est étrange, ce poème folk (lire le texte) fantasme avec beaucoup de subtilité et de délicatesse l’après du repli salvateur (mais sous surveillance) que nous venons de vivre (et que nous vivons encore un peu). La jeune femme écrit comme toujours avec un raffinement dénué d’affèterie l’espoir d’un printemps radieux et qui sait, d’un amour heureux. Et se surprend même, chante-elle, à rêver de filles en robe.
C’est à la demande générale que Pauline proposa finalement la version intégrale du titre. Une première version, perturbée par la pluie, avait été diffusée quelques jours plus tôt.
L’artiste a intégré Popklore, la dernière compilation diffusée par La Souterraine avec une chanson superbe baptisée Astre Clair.
Comme le monde s’arrange
Et je me surprends à rêver
De filles en robe
De limonades
Prises sur le pavé mouillé
D’une pluie qui nous surprenne
À l’été
Oh dis-moi
Dis-moi
Le temps qu’il fera
Quand on sortira
Est-ce qu’on
Oubliera ?
Comme je les vois
Ces balles prises dans les filets
Ces gamins qui défient les lois
De leurs pieds
Qui ne voit pas
Le soleil indécent qui frappe
Sur nos parloirs, sur nos débats
Sur nos ébats
Oh dis moi
Dis moi
Le temps qu’il fera
Quand on sortira
Est-ce qu’on
Oubliera ?
Et si
Le temps même n’arrête pas
Le ravage sur
Nos peaux éloignées de tout
De nous
L’espoir me guette
D’une histoire
D’une histoire
Et si
Cruels se dressent
Des draps tendus
Sur nos chambres et l’axe des rues
En nous
Se trame une quête
D’une histoire
D’une histoire qui aurait son sens alors
Notre histoire
Comme c’est étrange
Comme le monde s’arrange
Et je me surprends à rêver
De filles en robe
Crédit photo : Pauline Drand.