Phil King, l’homme de partout : La splendeur du joueur de basse
(partie 2)

Phil King par Sandy Fleming

Seconde partie de notre rencontre avec Phil King, lequel sera à Paris le 10 juillet (partie 1), rappelons le, pour présenter son film documentaire sur Lush. Cette fois-ci, on évoque son passage chez Felt, son mandat avec le Jesus and Mary Chain, ainsi que ses débuts avec The Servants, et son propre groupe The Apple Boutique chez Creation Records. Phil King a une vie de musicien si bien remplie que cette interview ouvre des dizaines de portes et laisse un peu sur sa fin. On aurait aimé poser un bon millier de questions supplémentaires sur Felt et tous les autres, en sachant que Phil King a tout en tête comme si tous ces événements s’étaient produits non pas il y a plusieurs décennies mais hier. Il va de soi que les mémoires d’un tel homme seraient bien plus intéressantes à lire que bien d’autres bouquins. Ce sera peut-être pour plus tard.

English version below.

Partie 2 : La Splendeur du Joueur de Basse

Venez en à votre itinéraire, Phil King. On vous surnomme parfois le Zelig indé, en référence au faux film documentaire de Woody Allen qui met en scène un personnage imaginaire Leonard Zelig (1983). Le type qui est allé partout, celui qui se trouve toujours au bon endroit au bon moment, homme fortuné aussi qui joue un rôle dans les grandes occasions à l’arrière-plan. Est-ce que vous appréciez cette comparaison.

Oui, je suppose que oui. Je l’utilise d’ailleurs comme une mention sur les réseaux sociaux pour mes comptes Instagram, Twitter et facebook. C’est un surnom qu’on doit au journaliste Pete Paphides. C’est venu du fait qu’on me voit si souvent sur les photos promotionnelles de groupes, de tant de groupes. Si jamais j’écris un livre de souvenirs, je crois que j’en ferai le titre de l’ouvrage, ouvrage que j’accompagnerai d’une compilation d’une chanson de chaque groupe avec lequel j’ai joué.

Pour ceux qui vous connaissent moins, il faut dire que vous avez pris part à l’aventure d’un nombre impressionnant de groupes dits influents parmi lesquels The Servants, Felt, Lush bien sûr, The Hangman’s Beautiul Daughters. Mais vous avez aussi partagé un bon bout de route avec le Jesus and Mary Chain (entre 1997 et 1998 puis entre 2007 et 2015). Vous êtes l’un des musiciens qui a le CV le mieux garni de l’histoire du rock indé. Comment est-ce que tout ça a été possible ? Etait-ce le destin ? La chance ? Le talent… ou juste… les hasards de la vie ?

Etre au bon endroit au bon moment, à Londres en l’occurence, ça m’a beaucoup aidé. The Servants était un groupe de la périphérie de Londres – principalement Hayes dans le Middlesex – et on a eu la chance que notre manageur Jeff Barrett soit en charge des relations presse du label Creation à Londres. Cela nous a ouvert quelques portes qu’on nous avait claqué au nez auparavant. C’est grâce à ses relations qu’on a pu jouer sur scène avec Jesus and Mary Chain, Felt, Primal Scream et les Pale Fountains. Et c’est notamment grâce à ceux-ci que j’ai moi-même intégré Felt, comme je connaissais Alan (Mc Gee) et Dick (Green) chez Creation. Et j’ai joué aussi avec Biff Bang Pow ! Et là encore que j’ai pu les convaincre de sortir un maxi avec The Apple Boutique. Vivre à Londres m’a aidé à intégrer Lush et bien sûr Jesus and Mary Chain.

Est-ce que vous démarrez avec The Servants ou est-ce que votre premier groupe a été Apple Boutique ? Sur ce groupe, qu’on connaît principalement à travers le single Love Resistance, qui est sorti chez Creation, vous jouiez à la fois de la guitare et assuriez le chant. John Mohan jouait de la guitare et il y avait Emily Brown aux choeurs. Qu’est ce que vous pouvez nous dire sur Apple Boutique.

Rétrospectivement j’aurais du me concentrer sur la sortie du disque d’Apple Boutique et ne pas vouloir monter un groupe autour en même temps et faire de la scène. Le disque a une sorte de légèreté, de délicatesse qu’on n’a jamais réussi à reproduire sur scène. Le résultat était mi-figue, mi-raisin.  Ni léger, ni vraiment lourd, juste moyen, entre les deux. J’ai réalisé à ce moment là qu’il n’était vraiment pas simple de mener un groupe. Et puis je n’avais pas vraiment un set entier de chansons. Ca m’a forcé à écrire un peu plus et cela a conduit à ce que certaines soient moins bonnes que d’autres. Cela m’a dégoûté de l’écriture pour de nombreuses années. Je me suis bien retrouvé dans Inside Llewyn Davis, le film des Frères Cohen, qui suit un jeune chanteur folk en 1961 sur la scène de Greenwich. Le désespoir qui rôde, l’absence de répit, le fait de ramer pour vivre petitement. Je me souviens avoir parlé de cette période avec Robert Forster il y a quelques années et on est tombés d’accord tous les deux pour dire combien c’était difficile. Même si Robert me donnait l’impression alors qu’il avait du succès avec les Go Betweens, il vivait en fait dans un studio minuscule à Highbury.

Il y a donc ce premier épisode avec les Servants. Je ne suis pas un expert de ce groupe mais c’est bien là que ça commence. Techniquement, c’était d’emblée le groupe de David Westlake, si je ne m’abuse. Pourquoi est-ce que vous êtes parti ? Et est-ce que vous avez croisé à cette époque celui qui allait prendre votre place à la basse, Luke Haines, qui fonderait ensuite les Auteurs ?

Quand tu es jeune et innocent, et peut-être naïf, tu penses que c’est un peu « tous pour un, un pour tous » au sein du groupe. Tu ne réalises pas qu’en fait c’est juste le groupe de quelqu’un, du leader. Tu envisages cela comme une expérience partagée de création. Et puis le business te rattrape et tu réalises que tout repose sur les chansons et donc sur le type qui les écrit. C’est là qu’atterrit l’argent et tout ce concentre sur le songwriter au détriment des autres musiciens qui du coup deviennent totalement remplaçables, substituables, et se situent pour cette raison au bout de la chaîne alimentaire lorsqu’il s’agit de percevoir l’argent. Ce sont eux qu’on remercie et ainsi qu’on les salue pour avoir contribué aux créations. C’est assez comparable à l’industrie du cinéma où le concept d’auteur prévaut et commande tout le reste. Et bien sûr, Luke est devenu un Auteur.

J’ai toujours aimé Meredith, une de vos chansons de l’époque. C’est une chanson pop parfaite. Pas si différente de celles sur lesquelles tu joueras plus tard avec Felt. Un peu plus punk peut-être. 

On avait enregistré une première version de Meredith, produite par Adrian Borland de The Sound. Et je la préférais à la version qui est sortie et qui a été enregistrée à la fin de notre brève garage. Cette première version avait un côté garage des années 60. Je crois qu’Adrian Vari a du accélérer aussi pour qu’elle sonne plus rapide. On avait aussi enregistré une version de She’s Always Hiding qui a été récemment rééditée par Optic Nerve. On a fini par les enregistrer toutes les deux car Adrian avait été signé sur Statik, et ils voulaient aussi nous signer sur un label annexe qui s’appelait Hybrid. Mais Adrian nous avait prévenu que ce label allait disparaître. Et puis le contrat était tout aussi ridicule. Je crois me souvenir que l’on signait pour cinq disques mais sans aucune avance… Dieu merci, on a rien signé du tout car ça se serait immanquablement terminé en imbroglio juridique.

Comment tu en es venu à jouer de la basse principalement et qu’est-ce que tu te rappelles de l’état d’esprit de l’époque ? Il y avait une sorte d’innocence punk, de pureté pop aussi, une énergie « juvénile » que l’on ne retrouve pas forcément de nos jours, non ? 

Beaucoup de bassistes se sont retrouvés à ce poste… par défaut. C’est ce qui s’est passé au sein de The Servants. David Westlake, John Mohan et moi jouions tous les trois de la guitare, mais personne ne jouait de basse. Un ancien bassiste, ami avec le groupe qui avait joué peu de temps avec nous, avait laissé là où nous répétions une toute petite Fender Musicman noire et je me suis mis naturellement à jouer dessus. Au début, je ne savais pas vraiment comment en jouer correctement mais en écoutant mes bassistes préférés qui étaient David Mc Clymont, Andy Rourke, Tina Weymouth, Les Pattison, Robert Vickers, je n’oublie pas Ken Forsi de Love, j’ai progressé. J’ai copié leur manière de faire qui était plutôt démonstrative. Et puis au fur et à mesure que ma carrière progressait, j’ai simplifié mon jeu.

Servants par Sandy Fleming

Servants par Sandy Fleming

Entre les Servants et Felt, il y a eu Hangman’s Beautiful Daughters qui est un autre groupe assez mésestimé, organisé autour d’Emily Brown. 

Emily Brown (ce n’était pas son vrai nom, elle le tenait d’Emily un prénom qu’évoquait Daniel Treacy des Television Personalities dans la chanson Picture of Dorian Gray, « sipping tea with Emily ») était la petite amie de Dan Treacy et ils organisaient tous les deux les soirées The Room At The Top, à l’étage d’un pub de Chalk Farm, The Enterprise. Les deux animaient aussi le label Dreamworld. Ce pub, ce club, c’était tout ce dont on avait besoin à l’époque. Des propriétaires sympa, une bonne clientèle devant laquelle on pouvait jouer et être considérés, c’est-à-dire l’inverse de ce qui se passait dans d’autres clubs huppés comme le Rock Garden de Covent Garden où vous pouviez jouer mais devant une audience qui ne vous écoutait pas ou se foutait de vous. Emily et Dan ont vraiment créé cette scène, une scène, et il y avait tous ces groupes qui jouaient là et qui s’exprimaient dans le même sens comme The June Brides, The Wedding Present, The Mighty Lemon Drops, The Soup Dragons, The Servants et The Hangman’s Beautiful Daughters bien sûr qui était le groupe où Emily chantait.

On m’a demandé de participer parce que ma copine de l’époque, la désormais photographe Sandy Fleming, jouait de la guitare avec eux et leur bassiste était parti. J’ai fait quelques piges pendant que je jouais encore avec The Servants et aussi pendant que j’étais avec Felt. Et je me suis retrouvé à tenir la basse pendant l’enregistrement de deux mini albums, qui ont ensuite été compilés en un seul album qu’a sorti un sous-label de Bomp, le label de Greg Shaw, qui s’appelait Vox. J’ai joué au Royaume Uni et aussi pour une série de concerts avec eux.

Cette décennie 1985-1995 a du être assez dingue quand même à Londres. Votre itinéraire laisse penser qu’il y avait à ce moment là une incroyable concentration de talents, depuis Creation Records, les Television Personalities et la scène Room at The top, tellement de personnes créatives qui allaient d’un groupe à l’autre. Ca avait l’air aussi excitant que le Swinging London. Vous étiez jeune. Comment c’était ? Vous aviez l’air proches les uns des autres ? Comme une communauté… 

D’après ce que j’en sais et ce qu’on en dit, le Swinging London reposait réellement sur un tout petit nombre de gens et je crois que c’était un peu la même chose dans les années 80. On avait le sentiment de se battre contre les courants dominants, de faire quelque chose qui n’était pas ce que faisait tout le monde et oui, c’était super excitant, cette idée d’aller à contre-courant. Nous étions jeunes, plein d’énergie et persuadé que nous étions dans le vrai.

Lawrence est une figure héroïque du panthéon indé. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire du temps que vous avez passé au sein de Felt ? Vous avez des anecdotes… je suis sûr qu’il y en a des dizaines… 

Oh, s’il vous plaît, ne me lancez pas là-dessus…

Felt par Donna Raneiri

 

Felt par Donna Ranieri

Vous avez joué avec Felt, principalement sur scène, pendant des années mais vous n’avez pas vraiment participé à leur travail en studio. Est-ce que c’est quelque chose que vous regrettez ? Est-ce que vous espériez que Lawrence vous propose de les rejoindre aussi pour les enregistrements ? 

En fait, je suis bien allé en studio avec Felt. C’était pour l’enregistrement de Poem of The River. D’après ce que raconte David Cavanagh dans son livre sur Creation, Lawrence n’était pas du tout satisfait de la façon dont leur musique avait été enregistrée et il voulait jeter les bandes dans la Tamise. Mais Alan Mac Gee lui a dit que financièrement ce n’était pas possible de faire ça et de tout recommencer. Alors ils ont tenté de sauver l’album et ont notamment enregistré deux autres titres, Declaration et Silver Plane, sur lesquelles ils m’ont demandé d’ajouter de la basse. Mais le problème c’est que j’ai trouvé que le timing de ces chansons était maladroit, un peu incertain et ça a été très difficile pour moi d’ajouter quelque chose qui était dans le tempo. C’était la première fois que je rencontrais ce problème en studio. Et je regrette encore aujourd’hui de ne pas y être arrivé et de ne pas avoir trouvé de solution. Toute cette session était assez chaotique de toute façon. On était dans un studio qui était situé au dessus d’une salle de répétition appelée Rich Bitch à Birmingham, et le fils du propriétaire qui était à peine un ado s’exerçait à la production pendant qu’on travaillait aux côtés d’un producteur Mayo Thompson qui a passé la plupart du temps à roupiller.  Ce producteur était en même temps en train de travailler sur le premier album du Primal Scream à Londres. Et dans son bouquin récent, Tenement Kid, Bobby Gillespie raconte que Mayo Thompson dormait comme un loir pendant qu’il était avec eux. Je me suis finalement retrouvé sur l’album à la fin… mais comme une silhouette sur la pochette et à l’arrière.

Venons en à Jesus and Mary Chain. Est-ce vrai que vous aviez décliner une première fois leur offre de jouer avec eux avant d’y revenir ?

Oui, j’avais passé une audition avec eux fin 1989, à l’époque d’Automatic, c’est-à-dire à peu près au moment où The Apple Boutique s’est séparé. Ils recherchaient un guitariste d’appoint et Douglas Hart, leur bassiste, et moi étions alors colocataires et il avait parlé pour moi. Jim a toujours dit que j’avais perdu d’un cheveu; William qu’il ne m’avait pas retenu parce que mes souliers étaient trop pointus. Et puis vers la fin d’année 1997, leur manageur Colin Wallace m’a appelé pour me proposer de jouer de la basse pour eux. Mais à ce moment là j’étais un peu dégoûté par le monde de la musique. La fin de Lush m’avait marqué et je n’ai pas donné suite….J’ai raccroché le téléphone et puis j’ai réfléchi et je me suis dit : « Mais Phil, tu es dingue ! » et je l’ai rappelé dans la foulée.

J’ose à peine vous demander comment c’était que de jouer avec The Jesus and Mary Chain en 1998…. Comment c’était alors ? A l’intérieur ? Je dirais épique/bordélique ? House of Blues Los Angeles 1998. Vous y étiez. La désintégration des frères. Est-ce que vous êtes déjà revenus sur cette période avec les frères Reid ou est-ce que ce sont leurs affaires de famille ?

Je me doutais bien que cela n’allait pas être un voyage sur une mer d’huile. Je connaissais leur réputation et j’avais entendu le bruit que faisaient leurs disputes, à travers le mur de notre loge à Coachella, après le premier concert. Il y avait des trucs qui volaient, qui se fracassaient. Mais j’avoue que je n’aurais pas pensé que le groupe puisse voler en éclats comme ça, en direct et sur scène comme il l’a fait à Los Angeles cette fois là. Et non, je n’en ai jamais reparlé avec eux. Qui l’aurait fait ? Et pourquoi ? Personne n’aime revenir sur les moments difficiles.

Quels enseignements tirez-vous de votre parcours dans le monde de la musique ? Est-ce qu’il ya une morale à votre histoire ?

Je crois que le truc le plus évident c’est qu’il faut faire de la musique par passion. Quand ça devient un simple boulot ou que tu t’intéresses uniquement à la gloire, cela enlève tout le plaisir qu’on peut y prendre. Tu dois juste croire en ce que tu fais. Sinon cela devient vite une vraie malédiction.

J’ai toujours été frappé sur les photos par votre extrême beauté ! Vous êtes probablement le bassiste le plus beau et le mieux habillé de ces trente dernières années !

Oh merci. C’est sûr que je ne peux plus postuler pour ce titre de nos jours. Pour être honnête, c’est une qualité qui m’a semblé plutôt me desservir au fil du temps. Par exemple, j’apparaissais dans le clip de Primal Scream, Gentle Tuesday et quand je les ai revus juste après qu’ils ont vu la version définitive du clip, le guitariste Jim Beattie était trop content de me dire que j’avais été coupé au montage parce que j’avais l’air beaucoup trop beau à l’image !

Population 5 signe votre retour à la guitare. Vous pensez que ce sera votre dernier groupe ? Est-ce que vous avez l’intention de tourner en Europe si vous en avez l’opportunité ? Est-ce que vous aimeriez bien jouer à Paris ?

Après la fin amère de Lush qui a suivi la reformation du groupe, j’ai déposé les armes/la guitare et je crois que je n’y ai pas touché pendant quatre ans ou quelque chose comme ça. Et puis quand je m’y suis remis, je n’ai pas repris la basse. Et puis étrangement je me suis remis aussi à écrire des chansons, ce que j’ai fait pour Population :  5 et aussi un autre groupe, West 11, dont je fais partie avec Beth Hirsch, qui chante et a co-écrit des morceaux sur le Moon Safari de Air. Cela m’a donné le sentiment de boucler la boucle et de me retrouver avec ce même plaisir originel qu’à mes débuts. Si je regarde en arrière, je crois que j’ai un peu fait du surplace à force de jouer les chansons des autres, aussi belles et bonnes qu’elles aient été, et je peux affirmer que je n’ai jamais été aussi heureux en tant que musicien qu’aujourd’hui. Et oui, je ne dirais pas non si on me proposait de venir jouer à Paris !


Part 2 – The absolute splendor of the bass player

Back with Phil King, we’ll go this time through his personal history as a bass player for The Hangman’s Beautiful Daughters (part 1), Felt and the Jesus and Mary Chain… and a few more. This interview could have been longer and leaves us with the feeling all this SHOULD be written down for indie memory in a biographical book. It is all about music, passion and stars in the eyes, isn’t it ? What’s remarkable here is how accurate Phil’s memory is, full of details and dates. Let’s take that for an introduction to something bigger, better and probably louder, we hope to read in the future. As we’ll see, the run is not over as Phil is promoting his Lush movie in England and Paris (next week) and playing with two new bands, Population : 5 and West 11.  « Série en cours »…

TVPS Hangmans par Sandy Fleming

TVPS Hangmans par Sandy Fleming

Let’s come to you Phil King. Well, people talk about you as the indie Zelig, referencing of course Woody Allen’s documentary/movie about this fictive character Leonard Zelig (1983). The guy who has been everywhere, the right man at the right place, lucky soul playing a role in the background. Do you like this Zelig comparison ?

I guess I must like the Indie Zelig tag – as I reference it on my Instagram, Twitter and Facebook accounts. It was actually thought up by music journalist Pete Paphides. It came about because I can be seen in so many press shots for groups. If I ever wrote my memoirs I think it would be a good book title – with a tie in compilations with individual song by most of the groups I have played with too;)

 For those who dont know you’ve been playing in an impressive number of what we could call influential or cult bands such as The Servants, Felt, Lush of course, The Hangman’s Beautiful Daughters. But you’ve also spent a long playing on the road with Jesus and Mary Chain (late period 1997-98 then 2007-2015). That makes yours one of the most glorious and fantastic pedigree we’ll ever meet in indie rock. How did all this happen ? Was it good fortune ? Luck ? Talent or well… just things happening in life ?

I think being in the right place at the right time – in London – helped a lot. The Servants were from the suburbs of London – mainly Hayes in Middlesex – and we were very lucky that our manager Jeff Barrett did press for Creation in London too. This opened doors that had previously been closed firmly shut. Through his connections we played shows with The Jesus And Mary Chain, Felt, Primal Scream – and The Pale Fountains – and through that I then ended up playing with Felt, getting to know Alan and Dick at Creation – and playing in Biff Bang Pow ! – and them releasing the Apple Boutique 12’’. And of course living in London helped me in joining Lush – and The Jesus And Mary Chain.

 Did you then start with The Servants or was it Apple Boutique ? With this particular band, which we know from your single for Creation (Love Resistance), you were both singing and playing guitar. John Mohan at the lead guitar and Emily Brown doing some backing vocals. What do you remember about Apple Boutique ?

In retrospect I should have just done the Apple Boutique record and not thought about putting together a group and playing live. The record had a lightness of touch which we were unable to replicate live. It was neither fish nor fowl. Not light, not weighty – just very average. It also made me realise how difficult it was to actually front a band. Also I didn’t have a full set of songs written – and forced myself to write them. This meant that some weren’t actually that good. The experience actually put me off songwriting for many years. The Coen brothers film Inside Llewyn Davis ‘a week in the life of a young singer as he navigates the Greenwich folk scene of 1961’ reminded me in some ways of my experience. The quiet desperation, the waiting for breaks that never came, the scratching a living. I remember talking about that period with Robert Forster a few years ago – and we were both in agreement about how hard it all was. Even though Robert seemed successful to me being in The Go-Betweens he was still living in a tiny bedsit in Highbury.

 There is a first run with the Servants then. I am not an expert in the Servants’ history but you were there when it began, weren’t you ? It was technically David Westlake’s band from the beginning ? Why did you step out ? And did you meet the one who was to take bass duties after you, Luke Haines, from the Auteurs to be, at the time ?

 When you are young and innocent – and maybe naive ? – you think it is ‘all for one, one for all’ in a group. So you don’t think it is one man’s band – but a shared creative experience. But then when the music business enters the picture you realise it is all about the song – and the songwriter – and that is where the money is – and the focus becomes on them – to the detriment of the other musicians – who are made to feel replacable – and at the bottom of the food chain when it comes to getting any financial return – or thanks for their contribution to the whole. I guess it is similar to the film industry where the concept of the ‘auteur’ rules – and of course Luke did become an Auteur.

 I always liked Meredith at the time. It is perfect pop rock to my ears. Not that different from what you will do a few years later with Felt ? Little bit punkier maybe.

 We did actually record an earlier version of Meredith – produced by Adrian Borland of The Sound – which I much prefer to the released version we recorded towards the end of our short career. It has much more of a ‘60s garage feel to it. I seem to remember Adrian Vari-speeded to make it a little faster too. We also recorded an earlier version of She’s Always Hiding – which recently got released by Optic Nerve. We ended up recording them both as Adrian was signed to Statik – and they wanted to sign us to a subsidiary label called Hybrid – but Adrian warned us that the label was about to go bust. Also the record contract was ridiculous too. Seem to remember it was for five albums with no advance. Thank God we didn’t sign it as we would have ended up in some legal limbo.

Phil and friend par Sandy Fleming

Phil and friend par Sandy Fleming

How did you specialize in bass playing at the time and what do you remember of the feeling of that time ? There is a kind of punkish innocence, a sense of pure pop universe, of youth energy which has long gone now ?

I think like a lot of bass players in groups you end up by playing it by default. That was certainly the case in The Servants. David Westlake, John Mohan and I all played guitar – but no one played the bass. They had a short scale black Fender Musicman left by an old bass player friend – who had been in the group a short while – so I started playing that. I had no real knowledge of how to play it correctly – but just listened to my favourite bass players such as David McClymont, Andy Rourke, Tina Weymouth, Les Pattison, Robert Vickers – and not forgetting, Ken Forsi from Love – and tried to copy their styles – which were often quite busy. In fact as my career as a bass player continued my playing actually got simpler.

 Between The Servants and Felt, there is Hangman’s Beautiful Daughters, which is another mostly unrecognised band fronted by Emily Brown.

 Emily Brown (not her real name – she got the ‘Emily’ from ‘sipping tea with Emily’ in The Television Personalities song Picture Of Dorian Gray) was the girlfriend of TVP’s singer Dan Treacy – and they both put on The Room At The Top club – upstairs at The Enterprise pub in Chalk Farm – and also ran the Dreamworld label together. The club was just what was needed at the time – sympathetic hosts, and venue and clientele to play too – unlike the rip off venues like The Rock Garden in Covent Garden where you would pay to play to disinterested tourists. Emily and Dan really made it a ‘scene’ – and there would be lots of like minded groups playing – such as The June Brides, The Wedding Present, The Mighty Lemon Drops, The Soup Dragons, The Servants – and The Hangman’s Beautiful Daughters of course – which Emily was the singer of. I got involved as my Sandy Fleming, my photographer girlfriend at the time, was their guitarist – and their bass player had left – and I filled in while also playing with The Servants (and later Felt). I ended up playing bass on two mini albums – which were compiled on an LP released on a subsidiary of Greg Shaw’s  Bomp label – called Voxx – and playing UK and European shows with them.

 This 1985-1995 decade in London must have been something. Your personal path gives the impression there was an amazing concentration of talents from Creation Records, the TVPS/HBD people, etc with many talented people stepping from one band to another. It was probably as exciting as the Swinging London. Can you tell us about the mood of time ? You were young. Were all of these people close to one another ? What were your relations ?

 I guess in the same way that they say that ‘Swinging London’ was only actually really made up of small group of people, it was the same in London in the mid ‘80s. One did feel like one was fighting again the flow – but it felt exciting to be – and we were young and full of energy with self belief on our sides.

 Lawrence is a heroic indie figure. How would you describe your time with Felt ? Have you got an anecdote about your time with them you’d like to share with us ? I guess you have dozens.

 Don’t get me started..

You were the live bass player for Felt for years but you didn’t take part in the studio work.Was it a regret for you ? Did you, at the time, expect something on that front from Lawrence ?

I did actually go in the studio with Felt. It was when they were recording Poem of The River. According to David Cavanagh’s book on Creation Lawrence wanted to thrown the tapes in the Thames so unhappy was he with the way the recordings had turned out – but Alan McGee said they couldn’t afford to. They were trying to salvage the album and had recorded two further songs– Declaration and Silver Plane – that they wanted me to add bass to. The problem was that I found the timing of the songs very shaky and it was difficult for me to put anything down that was perfectly in time. This was the only time in a recording studio I had ever had this problem. It was a great regret of mine it didn’t work out. The whole session was pretty chaotic anyway – as we were in a studio above a rehearsal space called Rich Bitch in Birmingham, with the owner’s teenage son learning the ropes engineering the session – and with a producer Mayo Thompson, who slept through most of the session. He was also recording Primal Scream’s first album in London at the same time – and in Bobby Gillespie’s autobiography Tenement Kid he writes that Mayo Thompson was quoted as saying how he slept through the recording of their album too. I did get on the album in the end though – but just as a silhouette on the back.

Moving on to The Jesus And Mary Chain, is it true you declined their first offer then decided not to miss the opportunity to join the group?

 I had actually auditioned for The Jesus And Mary in late 1989 around the time of Automatic –  after Apple Boutique had split up. They needed a rhythm guitarist and Douglas Hart, the bass player, and I shared a place and he put me forward. Jim always claims I lost on the toss of a coin, William on the fact my shoes were too pointy ! Then around the end of 1997 their manager Colin Wallace contacted me about becoming their bass player – but at that point I was so disillusioned about the music industry after how Lush ended I turned them down…but then put down the phone and thought ‘’are you crazy ?’’ and called him back.

 I dont even dare ask you what it was like to play with the Reid brothers in 1998. What was it like ? I mean from the inside ? Would you say epic/shambolic ? House of Blues Los Angeles 1998. You were there. Have you ever talked about those times with the brothers recently – or is it their family business ?

 I knew it wasn’t going to be plain sailing – as I knew their reputation – and had heard them arguing through the walls of our dressing room at Coachella after their first show – and things being thrown around – but I of course didn’t expect the group to split up onstage at the House of Blues in Los Angeles in 1998.

No, I never discussed it with them afterwards – but why would you ? No one wants to talk about the bad times.

https://www.youtube.com/watch?v=kxWFyvTg6mc

What lessons have you learnt from your time in music ? Is there a moral to your personal voyage ? Things you discovered about yourself, art, the music business ?

I guess the most obvious thing is to do the music because you love it. When it becomes a job – or you are chasing fame – it takes all the fun out of it. You have to believe in what you are doing. Otherwise it can become a curse.

Philip King par Sandy Fleming

Philip King par Sandy Fleming

It always something that struck me in the pictures from day one, that you were probably the best looking (and best dressed) bass player ever ???!!!

Well…  thank you I can’t really vouch for that these days though! To be honest how I looked often seemed detrimental at the time.For example, I was in the video for Primal Scream’s ‘Gentle Tuesday‘ video – and I saw them after they had just seen an edit of it – and guitarist Jim Beattie seemed to enjoy telling me that I ended up on the cutting room floor – as I « looked too good. »

 Population : 5. Back to guitar duties. Is it your last band ? Have you the intention to tour Europe if you get the opportunity ? We’d like to see you in Paris.

After Lush ended badly the second time I put down my guitar – and didn’t pick it up again for four years or so – and when I did pick it up again it wasn’t the bass. Also I got back into songwriting again – and have been writing songs for Population : 5 – and also another group called West 11 – which has Beth Hirsch, who sang and co-wrote songs on Air’s  ‘Moon Safari’ album. I feel like I have come full circle and am back enjoying playing again. In retrospect I was stagnating musically playing other people’s songs – as good as they were – and have never been happier musically as I am now. And yes, we would love to come to Paris !

Photos : Toutes les photos reproduites avec la permission de Phil King. Sandy Fleming sauf photo de Felt par Donna Ranieri.

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