Les Cult Figures reviennent de loin. Né en 1977 (bon sang, il y 43 ans) en pleine épidémie punk, le groupe de Birmingham avait réussi en 1978-1979 à attirer l’attention sur lui dans une Angleterre en ébullition. Signés sur Rather Records dans ces années-là, le label des Swell Maps, leur premier single Zip Nolan (que plus personne ne connaît aujourd’hui) avait même été choisi à sa sortie comme « Single de la semaine » par le célèbre Paul Morley.
Auteur (de mémoire) de 2 EPs, le groupe avait fini par imploser à l’aube d’un album jamais sorti et qui ne leur aurait sans doute valu… aucun succès. Par la magie d’internet et des revivals, les Cult Figures sont revenus à la vie en 2016-2017 signant quelques nouveaux morceaux, ressortant une poignée de titres de leurs archives et parés pour affronter (en sexagénaires) la nouvelle décennie du siècle suivant. La rumeur voulait alors que le groupe n’existe pas et ait servi de prête-nom aux Swell Maps eux-mêmes, qui, dans la nébuleuse punk d’alors, se produisaient sous une autre étiquette. C’est un peu trop ancien pour qu’on fasse la lumière sur tout ça, mais il semble bien que les Cult Figures d’aujourd’hui soient bien les mêmes qu’à l’époque. Ou alors s’en approchent. Le chanteur n’a pas changé en tout cas.
Leur nouvel EP, Silver Blades, sort sur le label Gare Du Nord Records et est annoncé par ce remarquable Silver Blades (la chanson) et son merveilleux clip nostalgique qui rappelle l’âge ancien mais adoré où chaque village d’Angleterre avait sa patinoire. Le punk d’hier est remplacé par un punk rock solide et bien trempé, mâtiné de pop et d’arrangements efficaces. Le chant de Gary Jones est chaleureux et bienveillant, tandis que la guitare de Lee Mc Fadden fait des merveilles à l’arrière-plan. Jonathan Hodgson complète le line up. On sent le romantisme et l’Angleterre mythologique à plein nez. Les anglophiles forcenés apprécieront. Pas la peine d’en faire des tonnes, mais on a besoin de cette musique là aujourd’hui, de son honnêteté et de sa générosité.