Spearmint ‎/ Are You From The Future?
[hitBACK]

Au petit jeu des reformations, opportunistes ou légitimes, bien peu auraient misés sur Spearmint. Pourtant, depuis 2014, le quatuor londonien a repris du service, toujours dans la même veine que leur inaugural A Week Away qui fit son petit effet en pleine britpop, en …1999. Hormis donc une pause de huit ans, le groupe enchaîne les albums jusqu’à livrer Are You From The Future ?, son neuvième format long, toujours sur son propre label (hitBACK) et sans changer même de line-up. Rien que pour cette constance, Spearmint se doit d’être salué. C’est aussi le reflet une indéniable persévérance, remarquables d’abnégation quand on stagne en seconde division.

Et à force de s’obstiner à ne rien changer, il faut bien admettre que Spearmint ne risque pas de transmuter la rengaine plombée en single plaqué or. Alors, par charité et par respect, on zappera rapidement Senseless, sorte d’exercice baggy / disco digne d’un groupe de balloches (qui joue bien et avec une bonne production, certes, mais c’est roboratif). Et à moins d’être défoncé à la fin de la kermesse d’une école d’une banlieue anglaise pourrie, il y a peu de chance qu’on parvienne à apprécier un jour St Thomas in the Darkness et It Won’t Happen To Me.

Ces incartades étant évacuées, en revanche, Spearmint fait montre d’un réel talent pour trousser des compositions galvanisantes, pleines de cordes comme en atteste l’inaugural 24 Hours in A and E. Dans ce registre, le groupe de Shirley Lee (qui écrit et compose tout) maîtrise la formule, dans le fonds comme dans la forme, et très certainement le groupe rêve-t-il encore de remplir les salles de concert grâce à cela. Mais c’est surtout quand les quadras  (presque quinquas ?) baissent d’un ton et cessent de croire qu’ils peuvent encore gagner au sprint qu’ils sont les meilleurs. Puisqu’ils aspirent à la « classic pop song » parfaite comme ils l’affirment, il est à leur souhaiter – comme ils n’ont pas l’air de vouloir ranger de sitôt les instruments dans leurs étuis – qu’ils admettent que leur salut est dans ce registre, quelque part entre Trash Can Sinastras et Belle & Sebastian, plutôt qu’en essayant de suivre les fantômes des flamboyants Geneva ou des festifs Dodgy.