Tout y est : la voix reconnaissable entre mille de Damon Albarn, la section rythmique emmenée par la basse d’Alex James qui fait le minimum à l’arrière-plan mais tient les choses en place et évidemment le REFRAIN qu’on retient très vite par cœur et qui explose dans le cerveau comme si on l’avait toujours connu. Le retour de Blur après un Magic Whip relativement décevant en 2015 et au moins deux ou trois tentatives avortées de passer par la carte studio était fait de concerts événements et de setlists nostalgiques, ce qui n’empêchait pas les membres du groupe de proposer parallèlement des carrières solo tournées vers l’expérimentation et l’audace.
Avec la sortie de The Narcissist, premier single tiré du futur album, les Blur annoncent qu’ils ont aussi bouclé l’enregistrement d’un nouvel album, The Ballad of Darren, dont la sortie est prévue pour le mois de juillet. Le premier extrait met en avant les forces vives du groupe entre Albarn tranquille et qui ne surjoue pas et Graham Coxon impeccable sur un riff répétitif et à deux cordes. Ce son de Blur n’est pas sans rappeler la simplicité pop des débuts, période Coffee and TV. Cela tombe bien parce que c’est ce Blur là qu’on aime, celui qui sent bon la tradition et qui agitait tranquillement les années 90. Le texte est sobre, là aussi dans la lignée d’une écriture simple mais efficace et pleine de poésie.
I saw the solstice (The solstice)
The service station on the road (On the road)
I took the acid (The acid)
Under the white horses (Down the road)
My heart it quickened (It quickened)
I could not tear myself away (Myself away)
Became addiction (Addiction)
If you see darkness look away (Look away)
Cette simple énumération sent bon l’expérience vécue et l’émotion, suffisamment précise pour savoir de quoi on parle et élusive pour laisser la place à l’interprétation. Sur ce seul son, on se remet à croire à un retour réussi de la part d’un groupe qui nous excitait plus sur le papier qu’il ne nous enchantait en réalité. L’album est produit par l’Anglais James Ford, de Simian Mobile Disco, qui a travaillé avec le gratin de la pop anglaise des Pet Shop Boys aux Artic Monkeys en passant par Depeche Mode et Gorillaz. On sait également que l’album comportera 12 titres pour une durée de 42 minutes et 30 secondes (la tracklist complète a été annoncée) et que la photo de couverture est signée Martin Parr, célèbre photographe et documentariste spécialisé dans la photographie vernaculaire (photographie d’amateurs), et représente une piscine d’eau salée… écossaise. La suite d’ici quelques semaines.
Lire aussi :
[L’Album Idéal #7] – Blur / England Made Me