Tamino fait tomber le masque

Tamino - SaharIl en va en amour comme en musique : on peut succomber avant même de s’en rendre compte et plus d’une fois.

Pour qui aura trainé son mal-être adolescent plus que de raison à la toute fin des années 80, Wicked Game de Chris Isaak reste le maître-étalon de la chialade ultime. Plus de trente après, cela reste la ballade inusable à l’aune de laquelle on mesure toujours ceux qui, en marge des modes, défendent toujours le romantisme avec classe et classicisme.

Avec une vidéo à la mise en scène léchée, il suffit de voir Tamino, gueule d’ange un peu cabossée, monter dans une puissante bagnole américaine pour une virée dans le désert (forcément) pour identifier les influences du Belge. Le petit-fils de l’un des chanteurs et stars de cinéma les plus célèbres d’Égypte (dixit sa biographie) a certainement eu tout loisir de s’épanouir dans les arts.

D’ailleurs, outre le fait d’être manifestement à l’aise devant la caméra, il joue surtout fort bien du piano et de la guitare, comme l’atteste le bien inspiré single The First Disciple qui annonçait dès le début du printemps la parution de son second album, Sahar (qui ne sera disponible qu’à partir du 23 septembre sur Communion Music). On entend ici clairement des influences folk et rock qui convoquent la Grace de feu Jeff Buckley mais qui sont relevées par des sources d’inspiration du Moyen-Orient à bon escient.

Fascination est de ce point de vue nettement plus convenu voire formaté. Tant et si bien qu’on pourrait vite se détourner de l’exercice. Mais là où les compositions de son premier album Amir (2018) pouvaient peiner à faire partager l’émotion de son auteur (ce qui n’a pas empêché ce premier essai de rencontrer un beau succès), le jeune homme laisse ici poindre la sincérité qui le rend si séduisant sur scène. Cela doit tenir juste à ces quelques notes haut perchées qui renversent tout à la 3éme minute, à cette mélodie en chausse-trappe qui se dérobe pour mieux s’élever grâce à une sacrée section rythmique (Colin Greenwood de Radiohead et le batteur Ruben Vanhoutte). La production de l’expérimenté PJ Maertens est elle aussi parfaite pour catapulter cette bluette en tête des charts au pays des cœurs d’artichauts. Ca va se pâmer aux premiers rangs et chialer dans l’obscurité du fond de la salle lors de la tournée automnale qui s’annonce déjà comme un triomphe.

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