Il fut un temps, au tout début des années 2000, où l’on dansait lascivement aux sons d’une certaine électro-pop délicate et savamment mélancolique made in Germany, celle de März (deux albums indispensables Love Streams et Wir Sind Hier), de Static ou encore d’Ulrich Schnauss. Le label City Center Office jetait alors un pont entre Berlin et Manchester, entre les rythmiques binaires et les arrangements ascensionnels, entre l’insouciance et le spleen. Et puis la grâce s’est évanouie et les modes ont changé.
Le nouveau single de CYMBALS apparaît alors comme un bel anachronisme. Decay progresse au son d’un beat profond sur lequel tourne en boucle un motif de violon comme sait les trousser Ekkehard Ehlers. Le chant, lui, est habité, transporté par une violente ferveur. Cette chanson aux charmes pernicieux évoque un croisement entre The Blue Nile et Twin Shadow. C’est du très haut vol en matière de rétro-futurisime, que les anglais Jack Cleverly et Dan Simons ont confié aux mains expertes de Kristian Robinson (qui avait produit sur le même label Weird Dreams) et celles de Jorge Elbrecht (dont on ne saurait qu’espérer le retour aux affaires avec Violens) qui mixa l’ensemble. Il faudra attendre le 25 août pour savoir si Light In Your Mind (Tough Love Records) convertit sur la longueur cette belle promesse mélancolique.