Raoul Vignal n’a pas privilégié la facilité en s’avançant sous ce nom. Il arbore une belle moustache et porte les cheveux longs sur la nuque. Une simple photo avec son nom et tout un chacun y verra l’incarnation d’un certain romantisme à la française.
Pourtant, le jeune homme s’exprime en anglais sur des compositions pétries dans la plus pure tradition du folk britannique, comme le prouve Hazy Days. Cette chanson résume le style du Lyonnais : chant doux, guitares acoustiques jouées en finger-picking délicat, souffle émotionnel, ambiance nocturne.
C’est cette formule qui prévaut sur The Silver Veil, son premier album que publiera le label Talitres. De temps à autre, une flûte s’invite et la rythmique est assurée par un binôme batterie-contrebasse qui reste en arrière plan. Tout est ténu, feutré.
La production de Martin J. Fiedler, aperçu sur Last Of The Country Gentlemen de Josh T. Pearson, s’efforce de préserver ce dépouillement et de souligner la clarté des mélodies.
Pour le touché de guitare, on peut penser à RM Hubbert, voire pour ces accords en dièse, à Encre / Stranded Horse. L’ambiance ouatée et délicate invite au voyage immobile comme chez Songs Of Green Pheasant. La façon de poser la voix, elle, ressemble à ce que fait Benoit Pioulard.
Avant de passer de longues heures au chevet de ce disque qui sortira le 7 avril prochain (patience donc !), on laissera filer nos pensées au gré du vent en regardant la vidéo réalisée dans la campagne lyonnaise par Anne-Laure Étienne, photographe et amie de longue date de Raoul Vignal.