On a beau être à la même latitude, de l’autre côté de l’Atlantique, l’hiver a étendu son manteau blanc sur Montréal. Calfeutré chez lui, Jérôme Minière en profite pour enregistrer dans son home-studio un nouvel album à paraître courant 2018 (date de sortie à préciser). Dès à présent, il livre La Vérité Est Une Espèce Menacée qui scelle le retour aux sonorités plus électroniques des débuts de l’Orléanais, quand il se confondait encore avec son double Herri Kopter. De prime abord et comme souvent chez lui, cette petite ritournelle ne paie pas de mine, mais la mélodie qui tombe comme une ondée finit par imprégner l’esprit, les mots plus parlés que chantés font sens et prennent une dimension poétique au delà du propos qui pourrait paraître social ou sociétal.
Une fois encore, on espère très fort que Jérôme Minière sera entendu ici comme il est salué au Québec où sa popularité n’a d’égale que sa prolixité (une bonne douzaine d’albums à son effectif et nombre de projets pour le théâtre). Et si quelqu’un regrette encore que Dominique A ait définitivement abandonné la préciosité de La Fossette et que d’autres s’insurgent lorsque de jeunes-pousse planquent leur plagiat de variété française derrière une (im)posture mal fagotée, alors qu’ils guettent ce qui va venir du côté du Plateau Mont-Royal. Cela fait vingt ans que le garçon creuse son filon et en extraie régulièrement des pépites.
Crédits photo: Dan Pop.