Il fut un temps, lorsque le label Flying Nun Records était à son firmament, où la Nouvelle Zélande fut un Eldorado de la pop, un territoire sauvage dans lequel on croisait quelques grandes fauves et de drôles d’oiseaux qu’on ne pouvait pas observer ailleurs. Et puis, la scène locale de cette terre des Antipodes a semblé s’éteindre comme un volcan apaisé. En tout cas, même s’il s’y passait des choses, du moins, les soubresauts telluriques étaient-ils trop faibles pour qu’on les perçoivent de ce côté-ci – ou qu’on y prête suffisamment garde. Mais le label existe toujours (même si les membres fondateurs ont revendu leur affaire depuis 2010) et sous l’impulsion d’Aldous Harding et de quelques autres, la Nouvelle-Zélande est redevenue une destination-phare de l’International Pop.
Manifestement sur cette cartographie, il va falloir que l’on biffe le nom de Marlin’s Dreaming. Du moins tentera-t-on à coup sûr une escapade sur la foi d’un premier single, Sink Or Swin, qui sonne comme une promesse de moments doucereux. A l’horizon, rien de nouveau certes depuis que le revival de jangly-twee-pop bat son plein sous la férule de Captured Tracks – entre autres -, mais cette petite perle aux guitares obstinément mélancoliques qui jouent avec une batterie chausse-trappe s’annoncent-elle comme un havre de bienfaisance pour les amoureux de pop cotonneuse. On peine à croire que le groupe ne s’est formé qu’il y a 2 ans autour de Semisi Maiai (on a l’impression d’entendre un vieil ami nous confier ses troubles et émotions). Une impression de proximité et d’intimité qui avait fait mouche avec les mêmes tenants et aboutissants sur les premières œuvres de Wild Nothing, Beach Fossils et consorts. Après une jolie tournée aux cotés de The Chills, leur premier album baptisé, Quotidian, sortira le 21 avril 2020 – et on espère bien qu’on pourra mettre la main dessus rapidement, contrairement à leur premier EP à écouter ci-dessous qui présentait beaucoup d’affinités avec les œuvres de Kevin Morby.