Après quinze ans d’existence contrastée, les Editors sortiront le 25 octobre un premier best of de 16 titres, parmi lesquels on trouvera (ce qui n’est pas rien) trois inédits. 13 morceaux sélectionnés donc parmi les 6 albums du groupe pour une oeuvre inégale, techniquement coupée en deux entre une première partie assez passionnante (jusqu’à In This Light And On This Evening) tournée vers le rock indépendant et le post punk et trois autres albums (depuis 2013) qui cherchent à concurrencer les grosses cylindrées telles que Muse ou Coldplay sur le champ du rock de stade. Y a-t-il jamais eu un bon Editors et aujourd’hui… un mauvais ? Est-ce que notre vision des choses n’est pas quelque peu caricaturale ? Ceux qu’on présentait à leurs débuts (parmi trente autres) comme les « héritiers de Joy Division » sur la voix de leur chanteur Tom Smith et la noirceur de leur univers se seraient laissés corrompre en gravissant les échelons ?
Conte typique et cruel de l’histoire indé, il est probable que l’écoute de ce Black Gold (le nom du best of et de la nouvelle chanson porte-étendard) permet de relativiser l’excellence des débuts et la décrépitude actuelle. Il y a une forme de continuité vocale et stylistique entre les morceaux qui permettrait presque de réviser notre jugement radical sur leurs trois derniers albums. Le best of est accompagné, dans sa version Deluxe, d’un CD de 8 morceaux acoustiques qui devraient aussi valoir le coup. Il n’en reste pas moins que les titres issus de The Back Room et de An End Has A Start, leur album le plus abouti, dépassent d’une bonne tête tous les autres. Quel bonheur de réécouter The Racing Rats ou encore la somptueuse ouverture de Smokers Outside the Hospital Doors, aussi puissante et envoûtante que deux tiers des chansons de The National. Music ou Bullets ne sont pas mal non plus et disent toute la concision et le charme qui se dégageaient alors d’une oeuvre en noir et blanc rappelant The Cure et Interpol à leurs plus belles heures. Difficile de ne pas considérer après ça qu’un morceau somme toute correct comme Ocean of Night n’est pas trop pompier et boursouflé pour ce qu’il a réellement à dire.
Les inédits Frankenstein (surtout), Upside Down et Black Gold se tiennent dans un entre-deux qui laisse à penser heureusement qu’on en a pas définitivement fini avec le groupe malgré les horreurs qu’on a racontées sur In Dream à sa sortie. A défaut d’idées neuves, il semble y avoir du pétrole. C’est noir, crasseux et il paraît que ça se vend.
01. Frankenstein
02. Papillon
03. Munich
04. Sugar
05. Hallelujah (So low)
06. An End Has A Start
07. Upside Down
08. Bullets
09. Ocean Of Night
10. No Harm
11. Smokers Outside Hospital Doors
12.A Ton Of Love
13. Magazine
14. The Racing Rats
15. Black Gold
16. No Sound But The Wind
Disque 2 (Deluxe Version only)
01. Violence (Distance: The Acoustic Recordings)
02. Walk The Fleet Road (Distance: The Acoustic Recordings)
03. Blood (Distance: The Acoustic Recordings)
04. Let Your Good Heart Lead You Home (Distance: The Acoustic Recordings)
05. Smokers Outside The Hospital Door (Distance: The Acoustic Recordings)
06. Fall (Distance: The Acoustic Recordings)
07. Two Hearted Spider (Distance: The Acoustic Recordings)
08. Distance (Distance: The Acoustic Recordings)