8 juin à Bordeaux. 9 juin à Paris. Ce sont les deux premières dates confirmées sur le chemin français de Stereolab ce printemps. Le groupe, un peu culte, et chouchou de la France indé des années 90 a toujours bon pied, bon œil après plus de dix ans de hiatus. Il vient d’annoncer pour le plus grand bonheur de tous la réédition de 7 albums studio sur les labels Warp et Duophonic UHF Disks. Le travail sera fait de manière chronologique avec un démarrage début mai. Les albums Transient Random Noise-Bursts With Announcements de 1993 et Mars Audiac Quintet (1994) formeront le premier étage de la livraison avant que n’intervienne cet été (août) les rééditions de Emperor Tomato Ketchup, probablement leur disque le plus célébré, Dots and Loops et Cobra et Phases Group Play Voltage in the Milky Night.
Pour terminer la série en beauté, suivront Sound-Dust et Margerine Eclipse en novembre 2019. Chaque album sera tiré en CD et vinyles, avec, via le site du groupe, mise en circulation d’une édition prestige à 500 exemplaires en vinyles et 250 exemplaires en CD numérotés à la main. De manière plus significative, les albums ont été repris à partir des bandes originales sous la supervision de Tim Gane, le leader et fondateur du groupe en compagnie de son ancienne partenaire (et élément français) Laetitia Sadier. Chaque disque sera largement enrichi avec à chaque fois le disque original et un disque de bonus, faces B, démos, versions alternatives ou inédites.
Le groupe n’a pas évoqué pour l’heure de nouvel album le dernier en date restant Not Music en 2010 qui était en fait une collection de morceaux mis de côté lors de l’enregistrement du précédent Chemical Chords en 2008. Le groupe avait été ébranlé fortement en 2002 par le décès de l’Australienne Mary Hansen, renversée par un camion alors qu’elle faisait du vélo à Londres. Hansen, membre du groupe entre 1992 et 2002, avait largement inspiré le groupe sur le superbe Margerine Eclipse, sorti deux ou trois ans après sa mort. Avec son décès, Stereolab avait perdu un peu de son allégresse légendaire, sans toutefois varier d’un iota musicalement.
Leur reformation, annoncée l’an dernier, pour une série de concerts et donc, autour de ces rééditions, marque une occasion rêvée pour le groupe de capitaliser sur sa renommée et peut-être d’enfin rencontrer un certain succès commercial. En effet, Stereolab fait partie, comme quelques autres, des groupes dont la réputation critique ne s’est jamais traduite autrement que par de maigres ventes. Le temps de la revanche est venu. Il sera intéressant de toute façon de ré-apprécier ce groupe précieux, léger comme l’air et artisan d’une pop d’orfèvre sur scène et en chambre.