Nonkeen / Oddments Of The Gamble
[R&S Records / Modulor]

Ces trois-là se connaissent depuis l’école primaire et cela s’entend bien évidemment. Frederic Gmeiner, Nils Frahm et Sepp Singwald ne devaient pas être des enfants ordinaires, puisque depuis leur prime jeunesse dans la banlieue de Hambourg, ils ont commencé à triturer des enregistreurs quand les autres gamins de leur âge jouent aux Lego ou aux Playmobil. C’est émouvant d’ailleurs de voir les clichés postés sur le site Nonkeen pris à cette époque. Ce qui est chouette également, c’est que Nils Frahm, dont la carrière solo a pris une dimension sans commune mesure à celles de ses deux amis d’enfance, continue à s’investir au sein de Nonkeen. A l’heure du deuxième album, il n’y pas de doute d’ailleurs que ce projet reste avant tout ludique, une occasion de se retrouver, de raviver une complicité de longue date.

Pour ce second album, les trois Allemands se sont encore bien amusés en se lançant dans des jams, triturant leurs instruments avec une curiosité et un émerveillement intacts. Et grâce à l’expérience acquise, leurs expérimentations deviennent aujourd’hui de vraies compositions mélodiques. Certes The Oddments Of The Gamble s’ouvre par de courtes sessions d’échauffement qui rappellent Jet Black Crayon ou les exercices solitaires de Tommy Guerrero, soit une esquisse post-rock à la coule, mais dès lors que le piano s’installe, batterie et basse viennent enfler la mélodie ascensionnelle de Diving Platform. C’est sur les morceaux plus abouties, comme Glow ou World Air qui réveillent le souvenir de Fridge pour le formidable travail sur les rythmiques et la texture, que Nonkeen fait étalage du talent conjugué de ses trois membres. Les plages plus courtes restent, quant à elles des ébauches porteuses de promesses, qui auraient mérité d’être développées. Mais c’était déjà la fin des vacances et les trois amis ont du repartir vaquer à leurs autres occupations. Vivement les prochaines retrouvailles.