Ce n’est pas une injure : Vesuvio Solo compose de la pop FM… issue des années 80. Mais oubliez Matt Bianco, pensez plutôt à Prefab Sprout (grosse influence du groupe montréalais), Duran Duran ou Tears For Fears (celui de The Hurting). Autrement-dit : à des formations aujourd’hui plébiscitées, largement réévaluées avec le temps. Une filiation musicale parfaitement revendiquée par Thom Gillies et Cameron MacLean puisque, outre des intonations à la Paddy McAloon, un saxo lointain s’invite même à l’affaire.
Pourtant, les références de Vesuvio Solo se connaissent depuis l’album Favors (en 2014). Pas une surprise, ainsi, de retrouver, sur Don’t Leave Me In the Dark (Atelier Ciseaux / Banko Gotiti), cette sophistication sonore, ce travail sur les silences et cet équilibre parfait entre chaque piste. Reste à déterminer en quoi Vesuvio a-t-il changé (ou pas) en deux ans…
De prime abord, Don’t Leave Me In the Dark ressemble à un proche cousin de Favors. Une première sensation loin de nous déplaire : l’auditeur navigue en terrain conquis, il retrouve des repères toujours aussi extatiques. D’autant plus que les tubes sont là : le titre éponyme, Flakes ou Night Drive devraient facilement convaincre la grande majorité.
Mais comme chez Prefab Sprout, impossible de faire le tour des créations Vesuvio Solo en une brève écoute. Cet album oblige à la quiétude, à l’immersion lente – ce qui mérite d’être souligné à l’heure où la plupart des disques révèle l’intégralité de leurs mystères au bout de la troisième plage.
Sans doute plus homogène que le précédent, bien que possédant une ambiance identique, Don’t Leave Me In the Dark propose également une spontanéité nouvelle. Non pas que Favors semblait trop écrit, loin de là, mais, ici, quelques coutures viennent de lâcher, l’aire s’engouffre entre les différentes équations. La forme ne change guère, le fond, lui, permet un certain renouvellement.
Qu’importe, de toute façon, la stagnation ou l’évolution de Vesuvio Solo. Ses références (peu communes) prennent le contre-pied de l’époque, dans un hier qui s’affirme dorénavant comme un nulle part.
A2. Night Drive
A3. Interlude
A4. Flakes
A5. Guardian
B6. Mirror Held To The Flower
B7. Memory Loss
B8. Tension
B9. Nimbus