Al’Tarba est prêt pour le combat : la nuit se lève (tôt) en hiver

Al'Tarba - La nuit se lèveOn avait le titre (La Nuit Se Lève), le label (IOT Records), la pochette façon Ghostbusters contre La Terreur Blobique signée Shalik, la date de sortie (le 3 mars 2017), il ne manquait plus qu’un extrait pour qu’on ait l’occasion de vous parler à nouveau du prince des beatmakers à la française, Al’Tarba. On y est avec la sortie de ce premier extrait bien balancé et un brin choc Now More Fighting (et non No More Fighting, attention jeu de mots pour les anglophones).

Le Toulousain (de Paris) dont on avait pas mal causé l’an dernier pour son intervention sur le premier album de la Droogz Brigade est de retour en ce début d’année avec un nouvel album d’ambiances glauques et combatives dont on aura le temps de reparler. La Nuit se Lève, contrairement au travail réalisé pour la Droogz Brigade, s’adresse principalement au public civilisé (ah, ah) de l’intelligent hip-hop promu depuis quelques années (et quelques chefs-d’œuvre) par Al’Tarba. Entendre qu’on se situe ici moins dans le rap hardcore que dans la recherche d’atmosphère et de climats cinématographiques. Mais attention Al’Tarba n’en est pas pour autant devenu Michel Legrand ! Amis de la poésie, bonjour. Entre les samples de films des années 80/90 (qu’on n’a pas encore identifiés mais qu’on situe autour de la mouvance Dobermann/ San Antonio – il nous reste un peu de temps pour chercher), les beats old school et l’influence toujours présente d’Orange Mécanique, la livraison d’Al’Tarba comptera, à n’en pas douter, parmi les belles réalisations noires et hypnotiques de cette année. Mais il est encore trop tôt pour en parler (oui, il y du swing zarbi façon Smokey Joe & The Kid!). On ne voudrait pas faire le gars qui a écouté le truc sans en parler tout en ayant l’air d’en parler.

Pour l’heure, La nuit se lève, c’est donc Now More Fighting et son clip à la Fight Club rencontre Taxi Driver, sur fond de Videodrome, Last Exit To Brooklyn. C’est glauque, poisseux et dark, ça crépite d’électricité et de technologie invasive, tout en baignant dans un fond de sauce hyperviolent à la Kubrick. En clair et en synthèse, c’est aussi fascinant que stimulant et réussi, à l’image de la pochette de l’album qui résume parfaitement bien ce qu’on peut aller chercher ici : de l’art, de la fantaisie et une logique de confrontation qui s’exprime souvent d’une façon plus imaginative que véritablement agressive ou choquante. Al’Tarba reprend les symboles de l’horrorcore et les applique à une matière première typiquement française faite de frictions sociales, de gangsters au grand coeur et de science-fiction de proximité. Le tout s’avère remarquablement riche et digne d’exploration.

A noter qu’une release party réunissant la Brigade et le compère de scène (et de studio) DJ Nix’On est d’ores-et-déjà programmée le 9 mars 2017 à Paris, au Petit Bain. Il y aura des coups de batte à prendre.

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