On n’y croyait pas tout à fait quand l’annonce a été faite via le compter twitter et le site du groupe mais après une journée d’exploration, la mise en ligne par le meilleur groupe Écossais de tous les temps (ok, on s’emballe un peu là) A PRIX LIBRE sur Bandcamp d’une immense collection de démos, de raretés et surtout de lives est musicalement l’une des plus belles choses qui soient arrivées durant ce confinement.
Arab Strap ne propose pas moins, sur cette Arab Strap Archive, que 20 items nouveaux qui vont des deux premiers titres live enregistrés par le groupe à Glasgow en 1997 à un concert capté à Malmö en 2006. Entre temps, on aura pu écouter et réécouter le génial et plutôt rare Cunted Circus de 2003 ou l’excellent Acoustic Request Show de 2004. C’est dans ce registre acoustique que le groupe marque le plus de générosité avec la mise en ligne d’un phénoménal double live à Melbourne, enregistré sur deux soirs, à peu près à la même période. Les curieux iront jeter une oreille à des versions démos de nombre de chansons devenues « célèbres » par la suite ou à une série assez stupéfiantes de rough mixes qui montrent le mécanisme de transformation/finalisation des morceaux au sein du groupe.
Le duo composé de Malcolm Middleton et Aidan Moffat préparait quelque chose qui a été interrompu pendant la crise sanitaire. Était-ce une rentrée sur scène qui avait été évoquée par les deux hommes ou plus sûrement la sortie prochaine de nouveaux morceaux. Malcolm Middleton nous en avait parlé en interview il y a 18 mois , la chose était en train de se produire et connaissant la productivité des deux hommes, ne devait pas être loin d’aboutir. Parmi toutes ces pépites, on a adoré écouté le live dit du Mitchell Theatre (1999) dont la sortie ne s’était finalement pas faite pour sa noirceur et son ambiance sombre et crépusculaire. La version de New Birds est tout simplement monumentale. Mais notre préférence ira tout simplement au remarquable Live in Liverpool, capté en 2005 lors du Last Romance Tour, et qui restitue selon nous, autour d’une setlist indépassable, toutes les qualités mélodiques, l’intensité et le romantisme du grand groupe écossais. D’aucuns préféreront une période où Arab Strap jouait un peu plus vite et sec (celui de 1999 en est un excellent exemple), mais il y a, résumée dans ces 17 morceaux une évocation des misères et splendeurs de la condition humaine (et masculine) qu’aucun autre groupe n’a approché depuis quarante ans. La version de Piglet sur 6 minutes et quelques nous a mis à genoux.